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Ben Laden : les Américains détaillent le déroulé de l’intervention

La Maison Blanche a révélé que le chef d’Al-Qaïda n’était pas armé et précise le déroulé de l’intervention.

Les informations sur le déroulé de l’assaut contre Oussama Ben Laden son diffusées au compte-goutte. Ce mercredi, on apprend que Ben Laden n’était pas armé lorsqu’il a été tué, selon une déclaration de Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche.

Au cours de l’assaut, les commandos ont découvert trois familles, dont celle de Ben Laden, dans deux bâtiments distincts du complexe. Certains ont évacué le premier bâtiment où vivait une des trois familles, d’autres sont entrés par le rez-de-chaussée de la maison de Ben Laden, où vivait une autre famille. Les forces spéciales américaines y ont tué deux « courriers » de Ben Laden ainsi qu’une femme, « tuée dans les échanges de feu », a déclaré Carney, corrigeant une précédente affirmation de Washington selon laquelle cette femme avait été utilisée comme bouclier humain. Dianne Feinstein, présidente de la commission sénatoriale du Renseignement, a indiqué que cette femme était peut-être l’épouse d’un des messagers du chef d’Al Qaïda.

Selon le porte-parole de la présidence américaine, l’épouse d’Oussama Ben Laden « s’est précipitée au-devant des membres du commando » et a été blessée à la jambe. Elle n’a pas été tuée, contrairement à ce qu’avait affirmé lundi un responsable de la Maison blanche.

Aucune communication verbale entre Ben Laden et les commandos

Le porte-parole de la présidence a refusé de fournir des précisions supplémentaires sur le comportement d’Oussama ben Laden pendant l’assaut. Résister ne requiert pas nécessairement une arme à feu, a-t-il pris soin de préciser. « Des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles. »

Interrogé dans l’émission « NewsHour » de la chaîne publique PBS, le directeur de la CIA Leon Panetta a déclaré qu’il n’y avait eu aucune communication verbale entre Ben Laden et les commandos. « Pour être honnête, je ne pense pas qu’il a eu beaucoup de temps pour dire quoi que ce soit », a-t-il dit. « Il y a eu des gestes menaçants qui ont clairement représenté une vraie menace pour nos hommes et c’est pour cette raison qu’ils ont tiré », a-t-il ajouté. Durant le raid, qui a duré 40 minutes, les commandos des « Navy Seals » (l’élite de l’élite des forces américaines) ont été confrontés à des tirs.

« Nous nous attendions à une résistance très vive et c’est ce qui s’est passé. Il y avait beaucoup de gens armés dans le complexe », a dit Jay Carney.

Jay Carney a expliqué les changements de versions des responsables américains sur le déroulement de l’opération par la « grande hâte » avec laquelle Washington a fourni des informations dans le but d’informer le public américain. « A l’évidence, certaines informations sont parvenues par petits bouts et elles ont été réexaminées et mises à jour », a-t-il déclaré.

Les membres de la famille Ben Laden ont été pris en charge par les autorités pakistanaises, et c’est au Pakistan de déterminer leur sort, a encore précisé Jay Carney.

Tensions accrues avec le Pakistan

Par ailleurs, le ton monte entre le Pakistan et les USA. Le Pakistan a dénoncé ce mardi le raid américain engagé sur son sol pour éliminer Oussama Ben Laden, deux jours après la mort du chef d’Al-Qaïda, tandis que les Etats-Unis avouaient avoir tenu leur allié à l’écart de l’opération par crainte qu’il ne donne l’alerte. « Le Pakistan exprime sa vive préoccupation et ses réserves sur la manière dont le gouvernement américain a mené à bien cette opération sans information ni autorisation préalables du gouvernement pakistanais », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères pakistanais.L’élimination du chef d’Al-Qaïda tend des relations déjà difficiles entre les deux alliés.

Les Etats-Unis n’ont pas informé le Pakistan de l’opération contre Ben Laden car ce pays « aurait pu alerter » le chef d’Al-Qaïda de l’imminence du raid, a déclaré le directeur de la CIA, Leon Panetta, dans un entretien au magazine Time. »Nous avons décidé qu’une collaboration avec les Pakistanais risquait de mettre en péril la mission », a affirmé le patron de l’agence de renseignement responsable de la longue traque de l’instigateur des attentats du 11-Septembre.Le Pakistan est soupçonné de double-jeu dans la lutte antiterroriste. Des accusations renforcées par le fait que Ben Laden a été localisé, après des mois de traque, à Abbottabad, une ville de garnison située à 80 km à peine d’Islamabad.

Levif.be avec L’Express.fr

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