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Ben Ali limoge son gouvernement

Une marche hostile au président Ben Ali est organisée ce vendredi à Tunis et en province, au lendemain de son discours.

16h15 Le président tunisien vient de limoger l’ensemble de son gouvernement. Il a également annoncé la tenue d’élections anticipées.

Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, cité par l’agence officielle TAP, a indiqué que le président Ben Ali a décidé « dans le cadre de mesures (d’apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d’appeler à des élections législatives anticipées dans six mois ». Il a ajouté avoir été chargé de former le nouveau gouvernement.

Cette annonce intervient alors que des blindés de l’armée se sont déployés devant le ministère de l’Intérieur à Tunis où des milliers de manifestants rassemblés pour réclamer le départ du président Ben Ali ont été dispersés par la police à coup de lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ces blindés se sont rapidement déployés devant le ministère, alors que des unités anti-émeutes pourchassaient des jeunes manifestants dans les escaliers d’immeubles résidentiels et dans un centre commercial, où ils se sont repliés.

Selon un témoin, d’autres blindés de l’armée se sont positionnés devant le ministère des Affaires étrangères ainsi que devant le bâtiment de la Télévision et radio nationale.

15h55 LEXPRESS.fr a recueilli les réactions de l’opposition tunisienne après le discours du président Ben Ali, jeudi soir. Ces partis notent tous le ton nouveau du chef de l’Etat mais appellent à la mise en oeuvre rapide des réformes annoncées. « La population tunisienne n’a plus confiance », constate notamment Ettajdid/Hichem Skik, directeur de la rédaction Attariq Al Jadid, organe du parti Ettajdid.

15h45 Reuters estime que 8000 personnes sont rassemblées dans le centre de Tunis. Des jeunes tirent des pierres en direction de la police qui répond avec des gaz lacrymogènes supplémentaires. L’atmosphère dans l’avenue Habib Bourguiba est irrespirable, selon l’AFP, alors que des renforts de police arrivent sur les lieux.

15h30 L’AFP précise que la police est intervenue lors d’une tentative de jonction d’un groupe important de manifestants avec l’essentiel des protestataires qui se trouvaient déjà massés devant le siège du ministère de l’Intérieur depuis la matinée.

14h50L’ambassadeur de Tunisie auprès de l’Unesco a présenté sa démission. Il explique à LEXPRESS.fr qu’il ne peut plus « cautionner ce qui se passe en Tunisie ».
A Tunis, la police tente de disperser la foule en tirant des gaz lacrymogènes, notamment d’après le blog collectif Nawaat.org. La télévision iTélé évoque de son côté des tirs, mais il s’agirait de « balles en caoutchouc ».

12h20Pour l’heure, aucun incident n’a été signalé en dépit de l’absence de service d’ordre. Un manifestant qui a jeté une pierre sur le siège du ministère de l’Intérieur, devant lequel un sit-in réunit quelques milliers de Tunisiens, a été conspué par la foule. Sur Twitter, le vidéo-blogueur Haythem El Mekki s’en félicite: « Des milliers de gens devant le ministère de l’intérieur, 0 casse, 0 violence. C’est ça les Tunisiens ».

Toujours sur Twitter, l’internaute tifi9 demande des « élections anticipées ». Pour les manifestants, la promesse du président Ben Ali de ne pas briguer un nouveau mandat en 2014 ne suffit pas.

12h10 La famille de Hamma Hammami, dirigeant de la formation d’extrême gauche, le Parti des ouvriers communistes tunisiens (POCT), arrêté mercredi matin par la police à Tunis, s’inquiète. Sa femme Radia Nasraoui, avocate et activiste des droits de l’Homme était présente devant le ministère de l’Intérieur pour demander des éclaircissements sur son sort, ce vendredi matin. « Nous voulons des actes et non des paroles », a-t-elle déclaré disant être toujours sans nouvelle de son mari. « On craint pour sa vie et celle d’un de ses avocats, Me Mohamed Mzem, enlevé en même temps que lui », a ajouté Nadia Hammami, la fille de l’opposant, de passage en France.

11h40 En province aussi, l’appel à la manifestation a été entendu. Dans le sud-ouest du pays, à Sidi Bouzid d’où est parti, il y a un mois, le mouvement de contestation a aussi connu une manifestation hostile au président tunisien. « Ben Ali dehors », ont crié les manifestants, quelque 1500 personnes, tandis qu’à Regueb, une localité proche, quelque 700 personnes ont lancé des slogans hostiles. A Kairouan (centre), et à Gafsa (sud-ouest) aussi, des manifestations sont en cours. [Voir notre carte interactive sur la propagation du mouvement depuis un mois].

11h30 Sur Twitter, des internautes relaient déjà des vidéos en direct de la manifestation organisée dans la capitale. Et des photos comme celle-ci.

Des centaines de manifestants se trouvent devant le ministère de l’Intérieur, protégé par un fort cordon de policiers et sur le toit duquel sont postés des guetteurs qui filment la marche. Reuters annonce 5000 manifestants. La télévision iTélé affirme que le centre ville de Tunis est encerclé par l’armée.

11h La manifestation hostile au président prend de l’ampleur. Le blogueur Ali Habibi tweete le rassemblement. « Les manifestants scandent ‘Non à Ben Ali’, ‘le ministère de l’Intérieur est une organisation terroriste’ et chantent l’hymne national », écrit-il. Ou encore: « Les gens font un sit-in devant le ministère de l’Intérieur et incitent les policiers à rejoindre le mouvement ». En bref, selon lui, « les Tunisiens n’ont plus peur ».

Pour suivre la journée sur Twitter, les hashtags #jasminrevolt, #tunisia et #sidibouzid [le nom de la ville où le jeune Mohammed Bouazizi s’est immolé le 17 décembre, ndlr] sont utiles.

10h30 Des manifestants ont commencé vendredi matin à parcourir le centre de Tunis en criant des slogans hostiles au président Ben Ali au lendemain d’un discours apaisant du chef de l’Etat après un mois d’émeutes sanglantes. « Non à Ben Ali », « Soulèvement continu, non à Ben Ali », « Non, aux Trabelsi (ndlr: la belle famille du président) qui a pillé le pays », ont crié les manifestants. Des avocats en robe noire faisaient partie de la manifestation.
Il n’étaient que quelques dizaines au départ, qui n’ont pas été inquiétés par les policiers. Puis la foule des manifestants a commencé à gonfler pour atteindre plusieurs centaines. Elle a été bloquée par un barrage de police qui s’est vite formé au milieu de l’Avenue Bourguiba de manière à l’empêcher de marcher vers le siège du ministère de l’Intérieur.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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