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Bangladesh: 590 morts dans l’effondrement d’un immeuble

Le Vif

Le bilan de l’effondrement d’un immeuble au Bangladesh est passé dimanche à 590 morts, après la découverte de nouveaux corps sous les décombres plus de dix jours après la pire catastrophe industrielle du pays, a annoncé l’armée. Le bâtiment avait été conçu pour abriter un centre commercial et des bureaux et non pas des usines textiles.

Le nombre de corps récupérés était de 590 dimanche, a déclaré à l’AFP le lieutenant Imran Khan, membre de l’équipe chargée de coordonner les secours. Le Rana Plaza, situé à Sevar, dans la banlieue de la capitale du pays, Dacca, s’est effondré, le 24 avril, au moment où quelque 3.000 ouvriers des ateliers textiles abrités dans le bâtiment travaillaient sur leur machine à coudre. Les secours ont récupéré vivantes 2.437 personnes, a ajouté Imran Khan.

Les identifications s’avèrent difficiles, en raison de l’état des corps, souvent déchiquetés ou en état avancé de décomposition, selon les autorités. « Nous n’avons identifié qu’une poignée d’entre eux, grâce au téléphone portable dans leur poche, ou à leur carte de salarié donnée par leur atelier », a précisé à l’AFP l’administrateur adjoint du district de Dacca, Zillur Rahman Chowdhury.

D’autres corps se trouvent certainement encore sous les décombres, au regard de l’odeur de putréfaction qui s’en dégage, a-t-il ajouté. Selon un responsable de l’enquête, des vibrations dues notamment à de gros générateurs sont à l’origine de l’effondrement de l’immeuble qui était déjà très fragilisé aux dires des témoins. Une douzaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, dont le propriétaire de l’immeuble et les propriétaires des ateliers de confection.

L’immeuble effondré conçu pour des bureaux, pas des usines

Le bâtiment avait été conçu pour abriter un centre commercial et des bureaux, pas des usines textiles, a déclaré son architecte. Masood Reza, un architecte bangladeshi reconnu et professeur à l’université, déclare avoir ressenti « douleur et angoisse » en regardant les images télévisées montrant les ouvriers des ateliers de confection installés dans l’immeuble, prisonniers des décombres et appelant à l’aide. Son cabinet a conçu le Rana Plaza en 2004 et le plan d’origine comprenait six niveaux, et non neuf. Le bâtiment n’a pas été conçu pour soutenir des poids très importants tels que les machines et les générateurs, installés par les ateliers de confection, a-t-il ajouté. « Lorsque nous avons conçu le bâtiment, le propriétaire et le promoteur ne nous ont jamais dit que les planchers devraient supporter des ateliers de confection », a assuré l’architecte, âgé de 42 ans. « S’ils nous l’avaient dit, la structure et la conception auraient été différentes, et plus robustes ».
« Nous avons dessiné un bâtiment de six niveaux, avec un demi sous-sol, des centres commerciaux sur les trois premiers niveaux et le reste consacré aux bureaux. Il n’a jamais été question que le bâtiment soit agrandi à neuf ou dix niveaux », a-t-il ajouté.Selon un responsable de l’enquête, des vibrations dues notamment à de gros générateurs sont à l’origine de l’effondrement de l’immeuble qui était déjà très fragilisé. Le bâtiment abritait quatre ou cinq usines textiles où étaient fabriqués des vêtements pour le compte principalement de marques étrangères.




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