Ban Ki-Moon © Reuters

Ban Ki-moon: « Il n’y a pas de solution militaire » à la crise ukrainienne

Le Vif

« Il n’y a pas de solution militaire » à la crise ukrainienne: le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a mis en garde les Occidentaux mardi contre les périls d’une escalade armée au moment où l’Otan s’apprête à renforcer sa présence dans l’est de l’Europe.

« L’Union européenne, les Américains et la plupart des pays occidentaux discutent très sérieusement entre eux de la façon de procéder » face à l’implication russe en Ukraine, a déclaré Ban Ki-moon en Nouvelle-Zélande. « Ils doivent comprendre qu’il n’y a pas de solution militaire. Un dialogue politique pour une solution politique est le chemin le plus sûr », a-t-il dit en déplorant une « situation chaotique et dangereuse » aux conséquences « régionales et mondiales ». Ses remarques s’adressent aux 28 chefs d’Etat de l’Alliance atlantique qui doivent adopter lors du sommet de jeudi et vendredi un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP), en réponse à l’attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace par les alliés partageant une frontière avec ce pays (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie). Des milliers de soldats des armées de l’air, de terre, et de la marine, appuyées par des forces spéciales, pourront être déployés « en quelques jours », a promis lundi le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen.

L’OTAN va accroître sa présence à l’est et muscler sa force de réaction rapide

L’OTAN va sensiblement accroître sa présence militaire dans ses Etats membres d’Europe de l’est en réponse à l’attitude « agressive » de la Russie en Ukraine sans aller jusqu’au stationnement permanent de troupes, a affirmé lundi le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, à trois jours d’un sommet de l’OTAN au Royaume-Uni où les relations avec Moscou domineront les débats.

L’Alliance va aussi augmenter la réactivité de sa force de réaction existante, la « NATO Response Force » (NRF) pour qu’elle soit capable de se déployer sur le terrain à très bref préavis, a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse à Bruxelles, notant que « le monde a changé », notamment en raison de l’attitude de Moscou et de l’instabilité croissante à ses frontières, au moment où les jihadistes de l’Etat islamique (EI) occupent des pans entiers des territoires syrien et irakien, deux pays voisins de la Turquie. Les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays alliés doivent, lors de ce sommet de jeudi et vendredi à Newport (Pays de Galles), adopter un plan de réactivité (« Readiness Action Plan », RAP), en réponse à l’attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par les alliés partageant une frontière avec ce pays (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie). Des milliers de soldats d’unités terrestres, aériennes et navales, appuyées par des forces spéciales, pourront être déployés « en quelques jours ». « Cela signifie une présence plus visible de l’OTAN dans l’est » de l’Europe, par rotations et cela « aussi longtemps que nécessaire », a affirmé M. Rasmussen. Mais cette présence ne se fera pas sur une base permanente, a-t-il assuré, car cela serait contraire à l’Acte fondateur Otan-Russie signé en 1997 – alors que les relations s’amélioraient entre anciens ennemis de la Guerre froide. « Nous nous en tenons à l’Acte fondateur », même si la Russie en a violé les principes en intervenant en Ukraine, a ajouté M. Rasmussen, dont ce sera le dernier sommet avant son départ à la fin du mois. « Ceci nécessitera des installations de réception sur le territoire de l’OTAN et des équipements et fournitures pré-positionnés, ainsi que des experts en logistique et en commandement et contrôle. Cette force sera légère, mais capable de frapper fort si cela s’avère nécessaire », a-t-il dit. « Nous allons également voir s’il est possible d’améliorer les infrastructures nationales comme les aéroports et les ports, qui pourront être renforcés ». La collecte et le partage de renseignement et les plans de défense seront améliorés et des exercices pratiqués « plus souvent, dans plus d’endroits ». Ce plan garantira que « nous avons les bonnes forces et les bons équipements au bon endroit et au bon moment », a-t-il affirmé. Les pays de l’Alliance partageant une frontière avec la Russie « sont très inquiets, et pour de très bonnes raisons », a expliqué M. Rasmussen. « Ils seront très satisfaits » avec l’adoption de ce plan. Les tractations se poursuivaient lundi sur la teneur concrète de ce RAP, qui prévoit notamment la création, au sein de la force de réaction rapide – qui compte quelque 12.000 hommes -, d’une « task force » à très haut degré de préparation, qualifiée de « fer de lance » de la NRF et capable de se déployer en deux à trois jours dans n’importe quel endroit du territoire allié en cas de menace.

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