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Bahreïn : un risque de déstabiliser Orient et Occident

Alors que des troupes de la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en provenance de l’Arabie saoudite, sont arrivées dans le Royaume de Bahreïn le 14 mars, il semblerait que l’épicentre de la révolution arabe s’est déplacé du Maghreb à l’Orient arabe.

Depuis plus d’un mois, la place de la Perle à Manama, est le centre de la protestation populaire au Bahreïn. Pendant 3 semaines, le régime y a alterné des moments d’ouverture et des interventions pour chasser les manifestants. Pourtant, le roi Hamad ben Issa al-Khalifa, un sunnite, avait décidé de privilégier la voie du dialogue, en accord avec les Etats-Unis. En réalité, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ne se sont jamais arrêtés. Cette dégradation de la situation sécuritaire a permis au régime de justifier l’intervention de son allié saoudien.

L’état d’urgence a été décrété le 15 mars. Des dirigeants de l’opposition ont été arrêtés et le 18 mars, les autorités ont détruit le monument de la Perle, essayant d’effacer le symbole de cette période de soulèvement.

Le contexte Même si le régime pointe du doigt la communauté chiite et accuse l’Iran de soutenir la contestation en cours, il ne s’agit pas d’un soulèvement chiite. Les chiites constituent la majorité des contestataires parce qu’ils représentent la majorité de la population (70%), mais la contestation qui enfle est beaucoup plus démocratique que confessionnelle. Les revendications des Bahreinis sont similaires à celles exprimées par les Tunisiens et les Egyptiens, des sunnites, pourtant : des réformes constitutionnelles, une enquête sur le détournement de terrains publics pour un montant de plusieurs milliards de dollars, et la fin de la discrimination systématique.

L’enjeu économique est énorme. L’Arabie Saoudite compte une minorité chiite, concentrée dans l’est du pays, une zone qui recèle justement l’essentiel des réserves de pétrole et est directement limitrophe de Bahreïn. Un basculement de ce dernier dans la démocratie menacerait les intérêts de nombreux pays, proches ainsi que des Occidentaux. Non seulement les capitaux issus des pétrodollars sont présents dans l’industrie et dans la finance occidentales, mais ils sont tout aussi investis dans plusieurs pays émergents.

A.S.

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