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Avion russe abattu: le corps du pilote tué sera remis à la Russie

Le Vif

Le corps du pilote du bombardier russe abattu mardi par l’aviation turque a été ramené de Syrie en Turquie et va être remis à un représentant russe, a annoncé dimanche le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

« Le pilote qui a perdu la vie lors de la violation de l’espace aérien (turc, NDLR) nous a été remis à la frontière (syrienne) la nuit dernière », a déclaré M. Davutoglu à des journalistes à Istanbul, avant de partir à Bruxelles pour participer à un sommet UE-Turquie.

Un représentant russe se rendra « bientôt » en compagnie d’un représentant de l’armée turque dans la région de Hatay à la frontière syrienne, où le corps lui sera remis, a-t-il ajouté.

« En accord avec leur tradition religieuse, des rites funéraires ont été célébrés par des prêtres orthodoxes dans le Hatay », a-t-il précisé.

Selon l’ambassade russe en Turquie, citée par l’agence RIA Novosti, le corps du pilote Oleg Peskov sera ramené dimanche à Ankara par un attaché militaire russe. La date de son rapatriement en Russie n’a pas été précisée.

Le bombardier abattu mardi par la chasse turque revenait d’une mission de combat dans le nord-ouest de la Syrie. La Turquie affirme qu’il était entré dans son espace aérien et qu’il avait été averti « dix fois en cinq minutes », tandis que Moscou assure que le Su-24 survolait le territoire syrien et n’a pas été mis en garde avant d’être touché.

Un pilote a été tué alors qu’il descendait en parachute après s’être éjecté, et l’autre secouru après une opération menée conjointement par les forces spéciales russes et syriennes. Une première opération de sauvetage a coûté la vie à un soldat russe. Il s’agit des premières pertes officielles pour l’armée russe depuis le début de son intervention en Syrie le 30 septembre.

Cet incident a provoqué une crise diplomatique entre Ankara et Moscou: la Russie a adopté samedi en rétorsion un ensemble de sanctions économiques, comprenant notamment le rétablissement du régime des visas et l’interdiction des vols charter entre les deux pays et l’interdiction aux employeurs russes d’embaucher des travailleurs turcs.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a tenté de jouer l’apaisement, se disant « attristé » par ce grave incident aérien et affirmant qu’il aurait « préféré que cela n’arrive pas ».

Interrogé dimanche sur les sanctions russes, le Premier ministre turc a appelé lui aussi à l’apaisement. « Les relations de la Turquie avec la Russie sont fondées sur un bénéfice mutuel et des intérêts communs. J’appelle donc les autorités russes à prendre cela en considération et à agir dans le sens de l’apaisement », a-t-il déclaré.

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