Vladimir Poutine. © REUTERS

Avion abattu: la Russie n’a toujours pas reçu d’excuses de la Turquie

Le Vif

La Russie n’a toujours pas reçu d’excuses de la part d’Ankara, deux jours après qu’un avion de guerre russe a été abattu près de la frontière syrienne par l’aviation turque, a regretté jeudi le président Vladimir Poutine.

« Nous n’avons toujours pas entendu d’excuses claires de la part des dirigeants de la Turquie, ni de proposition pour compenser le mal et le dommage causés, ni de promesses de punir les responsables de ces crimes », a déclaré M. Poutine, lors d’une cérémonie retransmise à la télévision russe.

« Nous avons l’impression que les dirigeants turcs conduisent sciemment les relations russo-turques dans l’impasse. Nous le regrettons », a poursuivi le président russe.

« Nous percevons comme inexplicables ces coups dans le dos traîtres de la part de ceux que nous comptions comme des alliés dans la lutte antiterroriste », a-t-il ajouté.

M. Poutine a également dénoncé ceux qui « couvrent le trafic de pétrole, d’êtres humains, de drogue, d’oeuvres d’art et d’armes », à l’origine de la majorité des revenus de l’organisation État islamique (EI).

« Certaines personnes continuent grâce (à cette couverture du trafic) à gagner des centaines de millions et des milliards de dollars », a-t-il accusé, sans citer nommément la Turquie.

Mercredi le Premier ministre Dmitri Medvedev a accusé la Turquie de « protéger les militants du groupe Etat islamique » et souligné « l’intérêt financier direct de certains responsables turcs » dans la vente du pétrole brut produit dans des zones contrôlés par les jihadistes.

L’aviation turque a abattu mardi un avion russe Su-24 qui revenait d’une mission de combat près de la frontière syrienne. Ankara affirme que l’appareil volait dans son espace aérien et qu’il a été averti « dix fois en cinq minutes », tandis que Moscou assure qu’il survolait le territoire syrien et n’a pas été prévenu avant d’être touché.

Un des deux pilotes à bord a été tué depuis le sol alors qu’il descendait en parachute, selon Moscou. Le deuxième a regagné sa base après une opération de sauvetage qui a coûté la vie à un soldat russe.

La Turquie ne s’excusera pas

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a exclu jeudi que la Turquie présente des excuses à la Russie pour avoir abattu un de ses avions militaires qui avait, selon Ankara, violé son espace aérien près de la frontière syrienne.

« Il n’y a pas de raison que la Turquie s’excuse pour une situation où elle a raison. Nous avons communiqué (à Moscou) notre tristesse quant à cet incident », a indiqué M. Cavusoglu lors d’un déplacement dans la partie nord de l’île de Chypre.

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