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Autriche: les principaux candidats aux élections législatives

Le Vif

Un favori trentenaire, un tribun d’extrême droite, un chancelier malmené et des petits partis loin du trio de tête: panorama des candidats aux élections législatives autrichiennes qui se tiennent dimanche.

Sebastian Kurz, le trentenaire pressé

Star montante de la politique autrichienne, promis à tous les succès, Sebastian Kurz n’a pas voulu attendre: le ministre des Affaires étrangères de 31 ans, au gouvernement depuis six ans, a pris en mai le contrôle d’un parti conservateur (ÖVP) en crise et réclamé des élections anticipées, balayant dix ans de grande coalition droite-gauche à Vienne.

Le « Wunderwuzzi » (enfant prodige) de la politique autrichienne a depuis réalisé un sans-faute avec une communication parfaitement maîtrisée. Grand, le costume ajusté et les cheveux châtain clair invariablement coiffés en arrière, cet ancien patron de la puissante organisation de jeunesse de l’ÖVP a déjà un long parcours politique.

Né le 2 août 1986 à Vienne d’un père technicien et d’une mère enseignante, Sebastian Kurz a été nommé secrétaire d’Etat à 24 ans, avant même d’avoir achevé son cursus de droit. Les commentateurs sont partagés entre admiration et ironie envers ce « Messie » qui se targue d’avoir fermé la route des Balkans aux migrants, revendique ses bonnes relations avec le Premier ministre Hongrois Viktor Orban, promet d’importantes baisses de charges fiscales.

Heinz-Christian Strache, la chance de sa vie

Pour le leader du parti d’extrême droite FPÖ, c’est maintenant ou jamais: à 48 ans, chef du parti depuis douze ans, Heinz-Christian Strache n’a jamais été aussi proche d’entrer au gouvernement et ne verra peut-être pas cette chance se présenter deux fois.

Ce tribun aux yeux bleus a troqué ses jeans contre un costume et pèse désormais soigneusement ses mots, mais sa ligne politique souverainiste, hostile à l’immigration et à l’islam n’a guère changé.

Après avoir testé différents habillages politiques, M. Strache a progressivement poli le discours de son parti, écartant les caciques les plus encombrants. Né le 12 juin 1969 à Vienne, il prend le contrôle du FPÖ en 2005, à 35 ans, après avoir acculé Jörg Haider (qui mourra en 2008 dans un accident de voiture) à quitter le parti et à fonder l’éphémère BZÖ. Affaiblie par une première participation gouvernementale, la formation retrouve des couleurs sous l’impulsion de ce nouveau chef habitué des boîtes de nuit et des réseaux sociaux, qui rajeunit l’électorat. A propos de sa fréquentation des milieux néo-nazis dans sa jeunesse, « HC » se défend: « J’étais stupide, jeune et naïf ».

Christian Kern, le chancelier manager

En 17 mois à la tête du gouvernement, le chef des sociaux-démocrates aura connu les extrêmes: un état de grâce lorsqu’il a été propulsé, presque à l’improviste, à la tête du parti, puis les foudres de l’opinion après un scandale de « fake news » à la fin de la campagne.

Venu du monde de l’entreprise, applaudi pour avoir assaini et modernisé le rail autrichien qu’il a dirigé durant six ans, Christian Kern, 51 ans, avait été accueilli comme la promesse d’un renouveau pour le SPÖ, en mai 2016. Télégénique, habile communicant, il n’hésite pas à mettre en scène ses origines modestes ou son expérience de père célibataire, en allant jouer au foot dans son ancien quartier de Vienne ou en livrant des pizzas pour être au contact des électeurs.

Son ambition de proposer une troisième voix à la sociale-démocratie autrichienne, alliant libéralisme et défense des droits sociaux, a sous-estimé les divisions internes du parti.

Heinz-Christian Strache, Christian Kern et Sebastian Kurz.
Heinz-Christian Strache, Christian Kern et Sebastian Kurz. © AFP

Des impétrants

Trois autres formations peuvent espérer franchir la barre des 4% nécessaires pour siéger au Parlement: le parti libéral Neos et les Verts y sont déjà élus, la liste de l’écologiste dissident Peter Pilz aspire à y entrer.

Les Neos et leur chef Matthias Strolz, un ex-ÖVP ayant fait dissidence en 2013, espèrent profiter de la dynamique des libéraux allemands du FDP (10,7% aux élections législatives fin septembre) pour augmenter leur nombre d’élus et se rapprocher de Sebastian Kurz, voire constituer une alternative à une coalition conservateurs-extrême droite.

Les Verts autrichiens, après un brusque changement de dirigeants au printemps, espèrent sauver leur place au parlement et faire mentir des sondages en berne, loin de leur score record de 2013 (12,4%).

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