Devant le Palais de Westminster. © AFP/Adrian Dennis

Aucune preuve de lien entre l’auteur de l’attentat de Londres et l’EI

Le Vif

La police britannique n’a trouvé aucun lien entre l’auteur de l’attentat qui a fait quatre morts à Londres et des groupes djihadistes, ni de preuve qu’il ait eu des complices, après cinq jours d’enquête.

Scotland Yard n’a « pas trouvé de preuve d’une association » de l’auteur de l’attentat de Londres avec les groupes djihadistes Etat islamique ou Al-Qaïda, ni de preuve qu’il s’était radicalisé en prison, indique un communiqué lundi.

Khalid Mansoor avait cependant « clairement un intérêt pour le djihad », a précisé un responsable de l’anti-terrorisme, Neil Basu.

L’attentat, qui avait fait mercredi dernier 4 morts et plus de 50 blessés, avait été revendiquée le lendemain par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a déclaré que Masood était « un soldat » de l’organisation.

Mais la formulation de son communiqué semble indiquer qu’il n’a pas préparé ou coordonné l’attaque. Masood a agi « en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition » internationale antidjihadistes, a déclaré Amaq, l’agence de propagande de l’EI.

« Il n’y a aucune preuve que Masood se soit radicalisé en prison en 2003, comme cela a été suggéré, c’est de la pure spéculation », a ajouté le policier.

Alors que les enquêteurs essaient de reconstituer son parcours juste avant l’attaque et de comprendre ses motivations, M. Basu a appelé toute personne ayant été en contact avec Masood le jour de l’attentat à se faire connaître.

Il a relevé que l’auteur de l’attentat avait employé des moyens « peu sophistiqués, peu techniques, à bas prix en copiant d’autres attaques, qui font écho à la rhétorique des dirigeants de l’EI en termes de méthodologie et d’attaque contre la police et les civils ».

« Mais à ce stade nous n’avons pas de preuve qu’il en a discuté avec d’autres », a ajouté le responsable.

Ces éléments renforcent la thèse d’un « loup solitaire » passé par la case prison, comme un certain nombre de djihadistes ayant frappé en Europe avant lui.

La mère « abasourdie »

Masood, Britannique de 52 ans converti à l’islam, a tué trois personnes en lançant sa voiture sur le trottoir du pont de Westminster, avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement.

Il avait utilisé le service de messagerie sécurisée WhatsApp, propriété de Facebook, juste avant l’attaque pour envoyer des messages.

A la suite de l’attentat qui a fait au moins cinquante blessés outre les quatre morts, la police a interpellé 12 personnes et deux restaient en garde à vue lundi.

La famille de Kurt Cochran, le touriste américain tué dans l’attaque alors qu’il était à Londres avec sa femme pour fêter leurs 25 ans de mariage, a tenu une conférence de presse dans la capitale britannique pour remercier les services de secours.

« Kurt nous manque terriblement, c’était quelqu’un de formidable qui aimait tout le monde et essayait de faire de ce monde un endroit meilleur », a déclaré son beau-frère, Clint Payne.

Melissa, l’épouse de Kurt Cochran, souffre d’une fracture à une jambe et à une côte mais « récupère bien », selon Clint Payne.

Janet Ajao, la mère de Masood, a publié lundi un communiqué dans lequel elle condamne l’attentat qui l’a laissée « choquée et abasourdie ». « J’ai versé beaucoup de larmes pour les personnes affectées par cet acte horrible », a-t-elle dit.

Entre 1983 et 2003, Adrian Russell Ajao, alias Adrian Elms, alias Khalid Masood a été plusieurs fois condamné pour agressions, détention illégale d’armes et trouble à l’ordre public.

Entre novembre 2005 et novembre 2006, puis entre avril 2008 et avril 2009, il a été professeur d’anglais en Arabie saoudite, a confirmé l’ambassade d’Arabie saoudite qui a précisé qu’il n’était pas dans le collimateur des services de sécurité du royaume.

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