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Au Soudan du Sud, l’espoir de lendemains meilleurs

Le 193è Etat de la planète a vu le jour, le 9 juillet, dans une ambiance de fête. Qu’en sera-t-il demain? De nombreuses interrogations restent sans réponse.

Quand les députés rejoignent, le 7 juillet, l’assemblée parlementaire de Djouba, au Soudan du Sud, afin d’adopter la Constitution de leur nouvel Etat, le premier sujet à l’ordre du jour est une consigne adressée aux élus par le chef du Parlement, James Wanni Igga: « Veuillez laisser vos armes à l’entrée ».

L’histoire donne une petite idée des défis auquel devra faire face ce nouveau pays qui, deux jours plus tard, devant une foule survoltée et sous un soleil de plomb, a déclaré formellement son indépendance. Parmi les dizaines de chefs d’Etat africains et les diplomates étrangers de haut rang à avoir fait le déplacement, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes, représentait la France.

Après des décennies de guerres civiles qui ont provoqué plus de 2 millions de morts, le Sud à majorité chrétienne se sépare ainsi du Nord musulman, six ans après la signature d’un accord de paix entre les deux parties. En janvier dernier, un référendum est venu confirmer la volonté quasi unanime des Sud-Soudanais de faire sécession.

Dans ce pays à peine plus étendu que la France, l’heure est à la fête et à l’espoir d’une paix durable. Mais de nombreuses questions restent en suspens. D’abord, l’administration supposée incarner le nouvel Etat tarde à voir le jour. Surtout, une série de différends demeurent entre Khartoum et Djouba. Plus de 2300 personnes auraient été tuées depuis le mois de janvier, selon les Nations Unies, lors d’une série d’attaques dans le Sud. Le long de la frontière, disputée par endroits, les troupes du Nord sont accusées de mener des opérations de nettoyage ethnique, qui entraînent de larges déplacements de population.

Beaucoup redoutent de nouvelles disputes autour des richesses pétrolières qui constituent, depuis de longues années, l’une des principales sources de revenus du Soudan. Un pays désormais amputé d’un tiers de son territoire… Tout cela explique sans doute pourquoi 44 % du budget de cette année, au Soudan du Sud, seront consacrés à la sécurité et au respect de l’état de droit.

De notre envoyé spécial Marc Epstein, L’Express.fr

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