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Au Paraguay, une fillette de 10 ans enceinte n’a pas le droit d’avorter

Stagiaire Le Vif

Les autorités paraguayennes ont refusé que la petite fille avorte, car elle a dépassé le délai légal depuis trois semaines. L’opinion semble divisée entre partisans de la loi et ceux qui plaident pour son assouplissement en cas de viol.

Le 21 avril, fillette s’est rendue à l’hôpital avec sa mère, car elle se plaignait de maux de ventre. Sur place, les médecins ont découvert qu’elle était enceinte de 23 semaines (5mois).

L’enfant a été violée par son beau-père. Pourtant, le pays n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la vie de la mère et uniquement jusqu’à la 20e semaine de grossesse, et cela, même lorsque la grossesse résulte d’un viol, d’un inceste ou lorsque le foetus souffre de graves malformations.

La fillette a été placée sous la surveillance de l’hôpital de la Croix-Rouge d’Asuncion. Son beau-père a pris la fuite et est actuellement recherché par la police tandis que sa mère a été arrêtée pour avoir livré de fausses informations sur son compagnon et est accusée de négligence et d’obstruction à la justice.

Le ministre de la Santé du Paraguay, Antonio Barrios s’est opposé à l’avortement de la fillette : « Si elle devait avorter, il fallait le faire avant la 20e semaine. La grossesse ne sera pas interrompue. », a-t-il déclaré lors d’une interview.

Les ONG lancent l’alerte

Amnesty International mène actuellement une campagne pour sensibiliser à la cause de cet enfant. Sur les réseaux sociaux, le hashtag « #NiñaEnPeligro » (petite fille en danger) a été lancé pour protester contre le refus du gouvernement paraguayen.

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Unicef lance aussi l’alerte face au manque de protection des fillettes victimes d’abus sexuels. Adrea Cid, responsable de la protection de l’enfance pour l’Unicef au Paraguay rappelle que dans le pays, « une à deux fillettes de 10 à 14 ans accouchent chaque jour ». Selon elle, le problème viendrait d’abord du faible budget alloué à l’éducation dans ce petit pays de l’Amérique latine. « Tandis que d’autres pays de la région consacrent 7 à 8 % de leur budget à l’éducation, le Paraguay ne dépasse pas les 4 % ».

Et en Belgique ?

Un récent classement de l’ONG « Save the children » classait la Belgique à la 10e place mondiale des pays où il fait bon d’être mère.

Les dernières statistiques rapportant le nombre de mères-enfants en Belgique datent de 2001. Le pays comptait alors 1 à 2 grossesses pour 1000 chez les 12-17 ans. Selon l’ouvrage de l’Unité d’éducation pour la santé (RESO) de l’UCL « Les grossesses à l’adolescence : quels sont les facteurs explicatifs identifiés dans la littérature ? », les adolescentes belges feraient peu d’enfants et leur taux de fécondité est en diminution depuis la fin des années 60, principalement grâce à la diffusion de la contraception moderne et l’allongement de la durée de la scolarité qui est de 16,9 années en Belgique, contre 11,9 années au Paraguay.

Il faut soulever que la loi sur l’IVG est bien sûr plus souple en Belgique que dans ce pays d’Amérique du Sud. Depuis le 3 avril 1990, il existe une loi qui dépénalise partiellement l’avortement. Cette loi met les médecins et leurs patientes à l’abri de poursuites judiciaires, mais surtout permet aux femmes en détresse d’accéder à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans de meilleures conditions médicales et d’hygiène, dans un cadre financier défini et de bénéficier d’un soutien psychologique.

L.V.

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