La Kivu International School de Goma. © P.G.

Au Kivu, une école d’élite pour contrer le fatalisme

Les bonnes nouvelles venant du Congo ne sont pas légion. Alors savourons les débuts prometteurs de la Kivu International School de Goma, qui vise l’excellence « pour tous ».

A 8 km à l’ouest du centre ville de Goma, deux grands bâtiments blancs se déploient face au lac Kivu. A gauche, les 21 salles de classes, à droite, le centre culturel avec une salle de théâtre et de danse, un auditorium de 135 places et une bibliothèque. En retrait du lac, les terrains de sport dont un de minifoot, un stade de basket de 1000 places, les bâtiments administratifs, le tout s’étendant sur plus d’un hectare. Bienvenue à la Kivu International School qui vient de boucler avec succès le premier trimestre de sa première année.

Cette nouvelle et rutilante école privée ne s’en cache pas : elle vise un enseignement de haut niveau et diversifié, par le sport notamment, et cela dans un contexte politique plus que difficile. « Nous nous appuyons sur le programme scolaire belge, adapté à la réalité congolaise », explique le Congolais Dario Merlo qui est à la base de ce projet avec son épouse Vanessa et Bismack Biyombo, joueur de basket congolais engagé dans la NBA américaine. Il s’empresse toutefois de préciser : « L’école n’a pas été conçue pour des riches ni pour des expatriés, on n’en compte d’ailleurs que cinq, mais pour la classe moyenne de la région. »

Le minerval s’élève tout de même à 1 800 dollars pour la maternelle, 2 700 pour les primaires et pour les premières années du secondaire, nécessaires pour assurer les 120 000 dollars de fonctionnement annuel (dont beaucoup de taxes…). Mais sur les 85 élèves de cette première année, 23 ont pu bénéficier d’une bourse, sur 200 candidats au départ. À plein régime, l’école pourra accueillir près de 600 élèves, avec un minimum de 70% de Congolais. Un internat est prévu dans une deuxième phase, avant l’ouverture des deux premières années du cycle supérieur en 2018.

D’un montant total de 2,9 millions d’euros, le projet KIS a été soutenu financièrement par des donateurs internationaux comme la fondation Adidas, la fondation Buffett, le groupe Forrest, l’asbl En avant les enfants, sans compter de multiples mécènes belges comme congolais. Ainsi, le bâtiment scolaire a été financé à 70% avec des capitaux belges.

A peine ouverte, la KIS de Goma pourrait déjà essaimer dans d’autres villes congolaises. « Nous travaillons avec le gouvernement congolais sur un programme éducatif plus exigeant, qui passe d’abord par des infrastructures de niveau international, explique Dario Merlo, qui voudrait tant insuffler à ses élèves ce volontarisme qui lui a permis de bâtir cette école modèle. Et dont auront bien besoin les leaders congolais de demain.

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