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Attention aux médicaments contrefaits

Face au trafic organisé de médicaments qui menace la santé publique, l’organisation internationale de coopération policière Interpol a tiré la sonnette d’alarme, appelant les gouvernements à une coopération internationale renforcée, lors d’une conférence mercredi à Dublin.

« Nous parlons de centaines de tonnes de médicaments et de millions et millions de comprimés contrefaits, qui arrivent sur le marché à travers des canaux illégaux ou légaux », a déclaré à l’AFP Aline Plancon, sous-directrice du service contrefaçon de produits de santé et crime pharmaceutique à Interpol.

Dans certaines régions d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, l’organisation estime que 30% des médicaments sont des contrefaçons. L’opération la plus importante d’Interpol contre les médicaments contrefaits s’est déroulée en mai, dans onze pays, conduisant à la saisie de 9,6 millions de médicaments contrefaits, la fermeture de 12.000 sites internet et 434 arrestations.

Une autre opération en juin a conduit à la saisie de plus de 100 tonnes de médicaments contrefaits, dont des traitements contre la malaria, a dit Mme Plancon.

Le directeur exécutif d’Interpol, Jean-Michel Louboutin, a appelé à un renforcement de la législation et de la formation des douaniers et policiers. « A chaque fois qu’il y a une partie de la planète qui n’est pas bien protégée, cela contamine le reste du monde », a-t-il déclaré.

La préoccupation se porte de plus en plus aussi sur le trafic de médicaments non contrefaits, qui vient alimenter les caisses des organisations mafieuses.

Un certain nombre de médicaments, dont des traitements contre le cancer, ont ainsi été volés dans un hôpital en Italie avant de réapparaître au Royaume-Uni, en Allemagne et en Finlande, poussant Interpol à lancer une alerte au mois d’avril. Mme Plancon estime qu’il s’agit d’un « problème majeur » qui souligne « la faiblesse des contrôles à certaines frontières ».

Pour les organisations mafieuses, « le crime pharmaceutique est actuellement un paradis en raison de l’absence de législation et des difficultés de coordination » entre pays, a-t-elle ajouté. Quelque 200 participants, dont des représentants de l’ONU et des responsables policiers, venus de 50 pays, sont réunis à Dublin jusqu’à jeudi.

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