Forces de l'ordre faisant signe aux journalistes de quitter la zone pour se mettre en sécurité, au moment des attents de Paris, le 13 novembre 2015 © Reuters

Attentats de Paris: où en est l’enquête

Une dizaine d’assaillants, plusieurs inconnus, un suspect-clé introuvable. Les enquêteurs tentent d’identifier et de dénombrer l’ensemble des participants et complices des attentats du 13 novembre à Paris qui ont fait 130 morts et quelque 350 blessés.

Les suspects faisant l’objet d’un mandat d’arrêt européen et international

Salah Abdeslam
Salah Abdeslam© AFP PHOTO / POLICE NATIONALE

SALAH ABDESLAM

Ce Français de 26 ans, né et vivant à Bruxelles, a loué en Belgique la Polo du Bataclan et une Clio, mais aussi réservé des chambres d’hôtel utilisées avant les attentats. Les enquêteurs ont établi qu’il était dans le 18e arrondissement de Paris le soir des attentats. C’est là qu’a été retrouvée la Clio. Ils tentent de déterminer s’il a pu convoyer les kamikazes du Stade de France et s’il était chargé d’une attaque dans le 18e, évoquée dans la revendication du groupe djihadiste État islamique (EI) mais qui n’a jamais eu lieu. L’homme est toujours en fuite.

Un mandat d'arrêt international et européen a été émis à charge de Mohamed Abrini
Un mandat d’arrêt international et européen a été émis à charge de Mohamed Abrini© Avis de recherche/Police Fédérale/police.be

MOHAMED ABRINI

Ce Belgo-Marocain, âgé de 30 ans, a été filmé deux jours avant les attaques en compagnie de Salah Abdeslam, à la station-service de Ressons, sur l’autoroute en direction de Paris. Mohamed Abrini était au volant de la Renault Clio retrouvée à Paris après les attentats.

Le Bataclan

Trois hommes surgissent de la Polo et font un carnage dans cette salle de spectacle. Un premier est touché par la police avant que sa ceinture piégée explose, les deux autres se font sauter lors de l’assaut policier.

OMAR ISMAÏL MOSTEFAÏ Ce Français de 29 ans, né en banlieue parisienne, a été condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré. Fiché pour radicalisation depuis 2010, il a séjourné en Syrie.

SAMY AMIMOUR

Cet ex-chauffeur de bus de 28 ans, originaire de Drancy, en banlieue parisienne, avait été inculpé en 2012 dans un dossier de terrorisme. Il avait néanmoins rejoint la Syrie en 2013 et était depuis visé par un mandat d’arrêt international.

Foued Mohamed Aggad
Foued Mohamed Aggad© AFP

FOUED MOHAMED AGGAD

Djihadiste français rentré de Syrie, Foued Mohamed Aggad était originaire de Strasbourg et avait 23 ans. Il a été identifié début décembre grâce à des tests ADN. – L’équipe des terrasses – Trois assaillants tirent sur des terrasses de cafés et de restaurants parisiens.

BRAHIM ABDESLAM

Ce Français résidant en Belgique, 31 ans, s’est fait exploser, seul, dans un restaurant au terme de cette équipée meurtrière. Il a loué en Belgique une Seat retrouvée à Montreuil, près de Paris.

ABDELHAMID ABAAOUD

Ses traces ont été retrouvées sur une kalachnikov dans la Seat, laissant penser qu’il faisait partie de ce commando. Il a été filmé, le 13 novembre vers 22H00, par une caméra dans le métro à Montreuil, près du lieu où la voiture a été abandonnée. Il est mort dans le raid de Saint-Denis.

UN TROISIÈME ASSAILLANT

Stade de France

Trois kamikazes se font exploser aux abords du Stade de France au nord de Paris.

BILAL HADFI

Âgé de 20 ans, ce Français résidant en Belgique est allé en Syrie.

DEUX HOMMES AU PASSEPORT SYRIEN PASSÉS PAR LA GRÈCE

A côté du corps d’un kamikaze est trouvé un passeport syrien au nom d’Ahmad al-Mohammad, soldat mort de Bachar al-Assad. Il avait été contrôlé le 3 octobre sur l’île grecque de Leros, selon ses empreintes, parmi les réfugiés fuyant la Syrie, tout comme l’autre kamikaze qui avait lui présenté un passeport syrien au nom de Mohammad al-Mahmod. Des appels à témoins avec photo ont été diffusés, sans résultat à ce jour.

La revendication des attentats par l’Etat islamique

LES FRÈRES CLAIN

Fabien, djihadiste français de 37 ans de filières toulousaines, a enregistré le message audio revendiquant les attentats au nom de l’EI. Son frère Jean-Michel a été identifié comme le chanteur entendu dans l’enregistrement.

Assaut à Saint-Denis

Trois personnes sont mortes dans un appartement de Saint-Denis, aux portes de Paris, visé par un assaut policier.

Attentats de Paris: où en est l'enquête
© AFP

ABDELHAMID ABAAOUD

Organisateur présumé des attentats, ce djihadiste belgo-marocain notoire de 28 ans surnommé Abou Omar al-Baljiki (« le Belge »), est né à Molenbeek, en Région bruxelloise. Il a été tué lors de l’assaut policier mené le 18 novembre contre un appartement de Saint-Denis, près de Paris. Le gouvernement français l’a présenté comme « un des cerveaux » des tueries du 13 novembre, impliqué dans quatre des six attentats « évités ou déjoués » en France depuis le printemps. D’après le procureur français en charge de l’enquête, Abaaoud et l’homme retrouvé à ses côtés à Saint-Denis projetaient de « se faire exploser le mercredi 18 ou le jeudi 19 novembre à La Défense ». Condamné en Belgique par défaut à 20 ans de réclusion, Abaaoud avait rejoint la Syrie en 2014. Il est arrivé en France en échappant au radar des renseignements européens.

HASNA AITBOULAHCEN

Cette Française de 26 ans d’origine marocaine, née près de Paris, est la cousine d’Abaaoud. Elle aurait négocié cette planque et c’est en la suivant, grâce à un témoignage, que les enquêteurs seraient arrivés jusqu’à lui.

UN HOMME MORT EN KAMIKAZE

Les enquêteurs tentent d’établir si cet homme, dont l’ADN n’apparaît pas dans les fichiers de la police, est aussi passé parmi les migrants en Grèce.

JAWAD BENDAOUD

L’homme est soupçonné d’avoir fourni un logement de repli au djihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud après les attentats de Paris. Il avait été arrêté le 18 novembre en rue, à proximité immédiate de l’appartement de Saint-Denis, banlieue nord de Paris, pris d’assaut par des policiers d’élite. « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, je n’étais pas au courant que c’étaient des terroristes », avait affirmé cet homme, qui présente un profil de délinquant de droit commun.

MOHAMED S

Agé de 25 ans, il a été écroué le samedi 5 décembre à Paris. Il est soupçonné d’avoir contribué à fournir un logement de repli au djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud et à un complice après les attentats. Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il est un proche de Jawad Bendaoud.

L’enquête en Belgique

L’enquête s’est orientée principalement vers la commune de Molenbeek.

HAMZA ATTOU et MOHAMMED AMRI

Inculpés en Belgique pour « attentat terroriste », ils sont soupçonnés d’avoir exfiltré Salah Abdeslam vers Bruxelles avec une voiture VW Golf au lendemain des attaques. Mohammed Amri, âgé de 27 ans, était le conducteur et propriétaire de la voiture tandis qu’Hamza Attou était passager.

LAZEZ ABRAIMI

Selon le parquet fédéral, Lazez A. (Abraimi) a véhiculé Salah Abdeslam après les attentats de Paris. L’homme de 39 ans, de nationalité marocaine et habitant Jette, a été interpellé le 19 novembre au cours d’une perquisition, avant d’être placé sous mandat d’arrêt. Deux armes de poing ont été découvertes dans son véhicule ainsi que des traces de sang.

ALI OULKADI

A la suite de la vague de perquisitions menée le soir du dimanche 22 novembre, Ali O. (Oulkadi) a été inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste et d’attentat terroriste. Ce ressortissant français de 31 ans résidait à Molenbeek. Le lendemain des attentats, il a conduit Salah Abdeslam depuis la station de métro Bockstael à Laeken jusqu’à Schaerbeek.

ABDEILAH CHOUAA Cet homme a été interpellé le 23 novembre en Belgique dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris avant d’être placé sous mandat d’arrêt. Il est suspecté de « participation aux activités d’un groupe terroriste et d’assassinats terroristes ».

MOHAMED BAKKALI

Cet homme a été interpellé le 26 novembre à Bruxelles dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris, et placé sous mandat d’arrêt le lendemain. Il est soupçonné d’avoir loué un logement à Auvelais, dans lequel les auteurs des attaques auraient stocké leurs armes et explosifs. Son mandat d’arrêt a été confirmé pour un mois le 2 décembre.

SAMIR Z.

Samir Z., Français de 20 ans, a été interpellé le dimanche 29 novembre à Zaventem alors qu’il tentait de rejoindre le Maroc. Il est suspecté d’avoir tenté de se rendre en Syrie à au moins deux reprises et ferait partie de l’entourage de l’un des terroristes qui s’est fait exploser près du stade de France.

PIERRE N.

Belge de 28 ans, Pierre N. a été interpellé le dimanche 29 novembre lors d’une perquisition à Molenbeek-Saint-Jean. Il a été placé sous mandat d’arrêt pour participation aux activités d’un groupe terroriste.

Arrestation en Turquie

AHMED DAHMANI

La Turquie a arrêté un Belge d’origine marocaine soupçonné d’avoir participé au repérage des cibles des attaques parisiennes. Le jeune homme de 26 ans pratiquait la boxe et s’entraînait à Molenbeek avant de se radicaliser.

En France: 2.500 perquisitions et 354 personnes assignées à résidence

Quelque 2.500 perquisitions administratives ont été menées et 354 personnes ont été assignées à résidence depuis l’instauration de l’état d’urgence en France après les attentats du 13 novembre à Paris, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l’Intérieur.

Ces perquisitions administratives ont entraîné l’interpellation de 305 personnes et le placement en garde à vue de 267 d’entre elles, selon ce bilan du ministère de l’Intérieur communiqué par son porte-parole Pierre-Henry Brandet.

A la date de mercredi, 398 armes ont été saisies, dont 39 armes de guerre. L’état d’urgence a été proclamé après les attentats du 13 novembre. Il a été prolongé jusqu’à fin février par le parlement. Instauré au lendemain des attentats avec l’approbation d’une large majorité de Français, l’état d’urgence a cependant suscité un malaise croissant dans les rangs de la majorité socialiste.

Les premières critiques avaient fusé dès son instauration et sont montées d’un cran la semaine dernière au vu des contours de la réforme constitutionnelle présentée par le gouvernement pour prolonger les mesures d’exception (assignations à résidence, limitations de rassemblement…) jusqu’à six mois après la fin de l’état d’urgence.

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