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Attentats de Londres: la fausse piste de l’assaillant présumé

Le Vif

Peu de détails ont filtré jusqu’à présent sur l’identité de l’assaillant qui a attaqué le Parlement britannique ce mercredi 22 mars à Londres. Loïc de La Mornais, le correspondant permanent de France Télévisions au Royaume-Uni a donné quelques explications en direct de Londres. Une déclaration contredite par la suite.

La piste du « terrorisme islamiste » est privilégiée pour l’attaque à Londres, qui a fait quatre morts, outre l’assaillant, et une quarantaine de blessés devant le Parlement, un an jour pour jour après les meurtriers attentats de Bruxelles.

Selon les informations glanées par Loïc de La Mornais, correspondant permanent de France Télévisions au Royaume-Uni, l’homme barbu vêtu de noir qui a lancé mercredi en début d’après-midi sa voiture contre la foule sur le pont de Westminster avant de poignarder à mort un policier en essayant de pénétrer dans le Parlement puis d’être abattu serait un dénommé Trevor Brooks, alias Abu Izzadeen.

« Trevor Brooks est un citoyen britannique, né ici à Londres dans une famille d’origine jamaïcaine et qui s’était converti à l’islam. Trevor Brooks n’est pas du tout un inconnu pour les services de sécurité. Ils sont sûrs que c’est lui, car l’homme a été abattu, il n’y a aucun doute sur son identité » avance le journaliste.

Son nom a aussi été cité dans les médias anglais et sur les réseaux sociaux, sur Channel 4 News notamment qui ajoute qu’il a été condamné à plus de quatre ans de prison en 2008 pour incitation au terrorisme et collecte de fonds à visée terroriste, et qu’il a fait parler de lui, deux ans plus tôt, pour avoir qualifié de « tyran » le ministre de l’Intérieur en public.

Une des figures de l’islamisme radical

Le correspondant français ajoute que Trevor Brooks était connu pour être l’une des figures de l’islamisme radical à Londres. Il avait déjà été condamné, emprisonné notamment pour financement du terrorisme. « L’enquête dira pourquoi cet homme, qui très certainement avait été mis sous surveillance, n’a pas pu être détecté avant son passage à l’acte cet après-midi », poursuit le journaliste.

L’acte n’avait apparemment toujours pas été revendiqué jeudi matin.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats suicide du 7 juillet 2005, revendiqués par des sympathisants d’Al-Qaïda, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens.

UPDATE-17h00: la police britannique a identifié jeudi en fin de journée l’ auteur de l’attentat. Il s’agit en réalité non pas de Trevor Brooks comme mentionné ci-dessus mais bien d’un certain Khalid Masood, connu des services de police mais sorti de leur radar ces dernières années.

M. Masood, né le 25 décembre 1964 dans le Kent, dans le sud-est de l’Angleterre, vivait depuis peu dans les West Midlands (centre) et « ne faisait l’objet d’aucune enquête en cours », a annoncé Scotland Yard. Il était connu sous différentes identités, a ajouté la police au sujet de l’homme qui a lancé mercredi sa voiture contre la foule sur le pont de Westminster.

Channe 4 avait d’ailleurs démenti un peu plus tôt dans la journée l’identité de l’assaillant. Le frère de Trevor Brooks aurait appelé la chaîne de télévision, assurant qu’il n’avait rien à voir avec l’attaque. Simon Israel, le journaliste anglais à l’origine de l’information, a alors publié un tweet d’excuses dans lequel il explique qu’il « faisait confiance à sa source », mais a « fait une erreur. Abu Izzadeen est en prison », explique-t-il.

Channel 4 News a ensuite publié un communiqué afin d’apporter un démenti sur son information. « Nous avons mal cité une source rapportant que l’identité du suspect de Westminster pouvait être Abu Izzadeen. C’était une erreur et nous présentons nos excuses à nos téléspectateurs. »

L’avocat de Trevor Brooks, aka Abu Izzadeen contacté par la chaîne de télévision française LCI a précisé: « A ma connaissance, Abu Izzadeen est en train de purger sa peine en prison et n’est pas responsable de ces terribles attaques. » Une information confirmée également à la BBC.

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