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Attentat suicide à Istanbul: ce que l’on sait

Le Vif

Un nouvel attentat-suicide a tué au moins quatre touristes étrangers et fait une trentaine de blessés samedi sur une célèbre avenue touristique d’Istanbul, dernière d’une série sans précédent d’attaques meurtrières qui secouent la Turquie depuis l’été.

Bilan : 4 morts et 36 blessés

Six jours après un attentat revendiqué par un groupe kurde qui a tué 35 personnes à Ankara, un « kamikaze » s’est fait exploser en fin de matinée sur l’avenue Istiklal, artère piétonne et commerçante sur la rive européenne de la plus grande ville du pays, empruntée quotidiennement par des centaines de milliers de personnes.

Selon le dernier bilan turc, l’attentat a fait quatre morts – trois Israéliens et un Iranien – et 36 blessés, parmi lesquels d’autres Israéliens, deux Irlandais, un Islandais, un Iranien, un Allemand et un citoyen de Dubaï.

Deux ressortissants américains, selon Washington

A Washington, la Maison Blanche a fait état de deux ressortissants américains tués, pour lesquels elle a fourni les mêmes identités que deux des tués israéliens. Il s’agit donc de binationaux israélo-américains.

Ce qu’il s’est passé

« C’est bien un attentat-suicide, une attaque terroriste », selon le gouverneur d’Istanbul, Vasip Sahin. L’attentat n’a pas été revendiqué pour l’instant.

Sur des vidéos diffusées par les médias turcs et les réseaux sociaux, le kamikaze se dirige vers un petit groupe de personnes passant devant un bâtiment officiel.

« Il s’est fait exploser devant un groupe de personnes devant la sous-préfecture: deux cibles différentes possibles », a expliqué une source diplomatique occidentale, selon qui « toutes les pistes sont ouvertes », kurde ou jihadiste.

L’auteur lié à l’EI

L’auteur de l’attentat suicide meurtrier survenu samedi dans le coeur d’Istanbul est un Turc né en 1992, identifié comme Mehmet Öztürk, lié au groupe de l’Etat islamique (EI), a annoncé dimanche le ministre turc de l’Intérieur Efkan Ala. « L’auteur a été formellement identifié. Il a des liens avec l’organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l’EI) », a indiqué M. Ala devant la presse, précisant que cinq suspects avaient été interpellés dans le cadre de l’enquête.

« Une vraie boucherie »

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a « maudit » les auteurs de l’attaque, sans désigner quiconque, et promis de « continuer à combattre toutes les formes de terrorisme ».

L’explosion a provoqué un mouvement de panique sur l’avenue Istiklal. « J’ai entendu une explosion (…) Quand je suis sorti, tout le monde courait dans tous les sens », a rapporté Mustafa, serveur dans un restaurant. « J’ai vu des gens partout par terre, une vraie boucherie ».

L’avenue a été rouverte en début de soirée aux passants et touristes, sous le choc. « On ne sait jamais où cela peut arriver », dit le cuisinier d’un restaurant, Ismaïl, « c’est terrifiant ».

La Turquie, cible régulière d’attentats

La Turquie vit en état d’alerte permanente depuis juin, après une série d’attentats meurtriers de plus en plus rapprochés.

Le dernier en date, dimanche, une attaque à la voiture piégée contre un arrêt de bus en plein centre d’Ankara, a fait 35 tués. Le 17 février, une opération similaire avait déjà fait 29 morts dans la capitale.

Ces attentats ont été revendiqués par un groupe radical kurde proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), en représailles à la mort de civils pendant les opérations en cours de l’armée et la police contre la rébellion kurde dans le sud-est anatolien.

Le pays a également été la cible d’attaques attribuées aux jihadistes. En octobre, deux kamikazes avaient fait 103 morts à Ankara. Puis en janvier, un autre avait tué 12 touristes allemands en se faisant exploser près de la Mosquée bleue à Istanbul.

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