Les enquêteurs inspectant le camion ayant servi à l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 © Belga Image

Attentat de Nice : le tueur a-t-il laissé des indices de manière volontaire ?

Le Vif

Le 14 juillet à Nice, un terroriste au volant d’un camion a foncé sur la foule avant d’être abattu par la police. Le tueur a laissé derrière lui de nombreux indices, rapporte Le Monde.

Mohamed Salmene Lahouaiej Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, a été abattu par la police après avoir tué 86 personnes et en blessé 434 autres. Il a laissé derrière lui de nombreux indices qui ont pu être exploités par la police.

Dans l’habitacle du camion, les policiers ont découvert trois armes factices, rapporte Le Monde, ainsi que le téléphone du terroriste toujours allumé qui a permis aux enquêteurs de faire de nombreuses découvertes.

Tout d’abord, le dernier SMS envoyé par le tueur avant le massacre à 22 h 27 : « Ramzy, je suis passé tout à l’heure au Taxiphone rue Marceau, je t’ai pas trouvé. Je voulais te dire que le pistolet que tu m’as donné avant-hier est très bien. Dis à ton copain qui habite au 7, rue Miollis au 5e étage qu’il nous [en] ramène cinq. Chokri est ses amis sont prêts pour le mois prochain maintenant ils sont chez Walid. »

Grâce à ce simple message, la police a déjà le prénom de trois complices présumés et l’adresse d’un quatrième. Dans son téléphone se trouve également la photographie d’une feuille de papier où se trouve le numéro de téléphone de plusieurs personnes, dont celui de Ramzi et Chokri.

Ramzi Arefa aurait vendu un pistolet au tueur. Les deux autres suspects auraient, au minimum, été au courant du projet meurtrier, selon la police. Trois autres personnes liées à l’arme à feu ont également été écrouées, selon Le Monde, mais aucune ne semble liée à la mouvance État islamique, excepté Mohamed Lahouaiej Bouhlel.

Cette quantité d’indices laissée par le tueur intrigue les enquêteurs, car c’est inédit dans l’histoire de l’antiterrorisme. A-t-il voulu entraîner ses complices dans sa perte intentionnellement, l’a-t-il fait par négligence ou simplement par bêtise ? Les hypothèses sont nombreuses dans les rangs de la police.

Durant les jours qui ont précédé l’attentat, Bouhlel a multiplié les indices permettant d’identifier son réseau : de nombreux SMS et des photos compromettantes prises le 11 juillet à l’insu de trois de ses contacts en présence du camion.

Mis face à ces indices compromettants, les protagonistes adoptent tous la même défense : « Je ne comprends pas ». Pourtant, la police a décidé d’en écrouer deux, alors que le troisième a retrouvé la liberté.

Les enquêteurs sont donc divisés sur la question. Bouhlel est-il un manipulateur qui a voulu impliquer ses proches ou étaient-ils au minimum au courant de son projet ?

Un complice présumé a en tout cas l’air plus impliqué que les autres, selon les éléments de l’enquête. Il s’agit de Chokri Chafroud, avec qui Bouhlel avait l’air d’entretenir une relation amicale proche, voire amoureuse ou pour le moins ambiguë. De plus, son ADN a été retrouvé dans le camion. « Les enquêteurs soupçonnent Chokri Chafroud d’être un « mentor influent sur la personnalité instable de son ami ». Un ascendant dont ils n’excluent pas qu’il puisse être d’ordre sentimental », affirme Le Monde.

L’enquête va devoir en tout cas devoir éclaircir de nombreux points d’ombre. Il semble que l’élaboration de l’attentat a fait preuve d’amateurisme, mais le protagoniste semble également l’avoir anticipé de longue date puisque des photos de la foule du 14 juillet et du 15 août ont été retrouvées dans l’ordinateur du tueur.

Était-il le cerveau qui a manipulé son réseau, ou a-t-il été manipulé pour commettre cet acte ignoble ?

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