Le président tunisien Béji Caïd Essebsi © Reuters

Attentat à Tunis: un 3e auteur est en fuite

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a affirmé ce dimanche à la télévision française Itélé et à la radio Europe 1 qu’un troisième auteur de l’attentat du musée du Bardo qui a fait 21 morts était en fuite.

« Sûrement, il y en avait trois (…). Ils sont identifiés et filmés par les cameras de surveillance (…) Deux sont exécutés, mais il y a en a un qui maintenant court un peu », a-t-il déclaré. Répondant à un journaliste qui lui demandait si cet homme était en fuite, le président tunisien a dit: « Encore (en fuite). De toute façon, il n’ira pas très loin ».

Jusqu’à présent, les autorités ne faisaient état que de deux assaillants: Jabeur Khachnaoui, un lycéen originaire de la région de Kasserine (centre-ouest), et Yassine Laabidi (Abidi), 27 ans, dont la famille vit dans le Grand Tunis. Les deux hommes ont été tués par les forces de l’ordre.

Samedi, le ministère tunisien de l’Intérieur avait annoncé qu’un avis de recherche avait été lancé à l’encontre de « Maher Ben Mouldi Kaïdi », soulignant qu’il s’agissait d’un « élément terroriste dangereux (…) recherché dans le cadre de l’opération terroriste ». Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat dimanche s’il s’agissait du troisième auteur de l’attentat en fuite évoqué par le président.

Le président reconnait « des défaillances »

« Il y a eu des défaillances », reconnaît par ailleurs le chef de l’Etat tunisien sur le site de Paris Match, selon lequel « en amont, la police et le renseignement n’ont pas été assez systématiques pour assurer la sécurité du musée » de Tunis.

M. Caïd Essebsi souligne cependant que les services de sécurité « ont réagi de manière très efficace pour terminer rapidement l’attaque au Bardo, évitant certainement des dizaines de morts supplémentaires si les terroristes avaient pu déclencher leurs ceintures d’explosifs. »

Il affirme par ailleurs que « jamais la Tunisie ne sera gouvernée par la charia » et qu’elle « demeure un havre de démocratie ».

L’attaque de mercredi à Tunis, qui a coûté la vie à 20 touristes étrangers et un Tunisien, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Vidéo

Dans la soirée de samedi, les autorités tunisiennes ont diffusé une vidéo, tirée en partie de caméras de surveillance, montrant les deux assaillants déambulant dans le musée du Bardo, Kalachnikov à la main.

D’une durée d’une minute environ, cette vidéo, publiée par le ministère de l’Intérieur sur sa page officielle Facebook, débute dans l’une des salles du musée. L’enregistrement mentionne la date de mercredi, à 12H09 et une poignée de secondes. On y voit les deux hommes marcher tranquillement, arme à la main, capuche rouge sur la tête pour l’un et casquette à l’envers pour l’autre.

Des photos montrent ensuite leur cadavre. L’abdomen d’un premier corps est cerclé de rouge pour montrer ce qui paraît être une ceinture d’explosifs. Le second baigne dans le sang. Il est, dans les deux cas, possible de distinguer les visages, plutôt juvéniles.

Puis une autre caméra de surveillance les montre, encore vivants, au pied d’un escalier. Ils croisent un homme qu’ils semblent sur le point de mettre en joue, avant de le laisser partir en courant. Un bref échange a pu avoir lieu.

Ces deux assaillants ont été identifiés par les autorités comme étant Jabeur Khachnaoui, un lycéen originaire de la région de Kasserine (centre-ouest), et Yassine Laabidi (Abidi), 27 ans, dont la famille vit dans le Grand Tunis. Formés au maniement des armes en Libye selon le gouvernement, ils étaient connus des services de police.

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