© Reuters

Attentat à Beyrouth: la Syrie dément toute implication

Le Vif

Le régime syrien a démenti vendredi toute implication dans l’attentat à Beyrouth qui a coûté la vie à un homme politique libanais hostile à Damas, rejetant les accusations lancées par le camp de la victime.

« Ces accusations arbitraires et sans discernement émanent de haines politiques », a affirmé le ministre syrien de l’Information Omrane al-Zohbi, cité par l’agence officielle Sana. « Certaines personnalités au Liban n’ont jamais cessé d’accuser (le pouvoir à Damas) à chaque fois qu’un assassinat douloureux se produit dans le pays frère qu’est le Liban », a poursuivi le ministre, en allusion à la coalition libanaise hostile à Damas dite du 14 mars.

Celle-ci a mis en cause le régime syrien et son allié, le Hezbollah chiite, dans l’attentat qui a coûté la vie vendredi à l’un de ses membres, Mohammad Chatah, proche conseiller du chef de cette coalition, Saad Hariri. « Le meurtrier est le même, celui qui est assoiffé de sang syrien comme du sang libanais (…) De Beyrouth, à Tripoli (…) à l’ensemble du Liban, le meurtrier est le même, lui est ses alliés libanais, de Deraa, à Alep, à Damas, à toute la Syrie », avait indiqué un communiqué de la coalition, qui appuie l’opposition syrienne. Il faisait référence au régime de Bachar al-Assad, engagé dans une guerre sanglante contre une rébellion qui cherche à le renverser depuis plus de deux ans et demi.

Le ministre syrien a accusé à son tour la coalition de financer et de soutenir cette rébellion, que le régime qualifie de « terroriste ».

Une explosion puissante

Mohammad Chatah, proche conseiller de l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, qui est le chef de la coalition hostile au régime syrien, a été tué dans un attentat à Beyrouth, ont rapporté des membres de cette coalition et l’Agence nationale d’information (ANI).

M. Chatah, également ex-ministre des Finances, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, absent du pays, où devait se tenir à 09H30 (07H30 GMT) une réunion de la coalition dite du « 14-mars », hostile au régime de Bachar al-Assad et appuyant l’opposition syrienne.

L’explosion, puissante et ressentie à travers la capitale libanaise, s’est produite dans une des artères du centre-ville menant à cette maison où la coalition tient régulièrement des réunions. Des images diffusées par les chaînes locales ont montré plusieurs voitures et des corps en flammes dans les rues alors que des ambulances étaient sur place pour secourir les blessés. Selon la police, il y aurait quatre blessés, a rapporté l’agence de presse DPA. M. Chatah, également ex-ambassadeur libanais à Washington, était l’un des ténors de cette coalition et considéré comme le représentant politique de M. Hariri, absent du Liban depuis 2011, lorsque le rival de ce dernier, le mouvement chiite Hezbollah, a provoqué la chute de son gouvernement. De 2005 à 2012, une série d’attentats et d’assassinats ont visé des hommes politiques et des journalistes hostiles au régime syrien, ainsi que des responsables de l’armée et de la police considérés comme proches de ce camp.

L’attentat qui a coûté la vie à M. Chatah intervient 20 jours avant le début du procès des responsables présumés de l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont le meurtre le 14 février 2005 avait plongé le Liban dans la tourmente.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire