Devant la cathédrale Notre-Dame de Paris. © AFP/Martin Bureau

Attaque « terroriste » contre un policier à Paris: ce que l’on sait

Le Vif

Un policier a été attaqué au marteau mardi sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris, par un dihadiste qui a été blessé par des tirs de riposte, dans un contexte de menace terroriste élevé, trois jours après l’attentat de Londres. Voici ce que l’on sait de cette attaque, qui fait l’objet d’une enquête ouverte par le parquet antiterroriste.

L’homme qui a attaqué un policier mardi devant Notre-Dame à Paris n’avait pas « donné de signes de sa radicalisation » et toutes les indications confirment la thèse « d’un acte isolé », a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement français.

L’agresseur « n’avait, à aucun moment, donné de signes de sa radicalisation », a dit Christophe Castaner sur la radio RTL. Mais « dès les premiers instants de son attaque, les mots qu’il a prononcés ont permis de classer cet attentat parmi les attentats terroristes », a-t-il ajouté.

L’agresseur, âgé de 40 ans, qui a blessé un policier avec un marteau, a revendiqué être « un soldat du califat », un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 de l’organisation djihadiste État islamique, selon une source proche de l’enquête.

L’assaillant portait des papiers au nom de Farid I., né en Algérie en janvier 1977 et inscrit depuis 2014 comme doctorant en sciences de l’information à l’université de Metz (est de la France), d’après cette source. Il n’y avait chez lui « aucun signe extérieur d’une adhésion excessive à l’islam », a estimé son directeur de thèse, Arnaud Mercier, toutefois intrigué par son silence depuis le mois de novembre. « Quand je l’ai connu, c’est quelqu’un qui était pro-occidental et pro-valeurs démocratiques, qui croyait beaucoup à la mission des médias », a ajouté le professeur.

Le policier agressé, âgé de 22 ans, a été légèrement blessé. Un de ses collègues a riposté avec son arme de service, blessant l’assaillant au thorax.

Cette agression, commise en plein coeur du Paris touristique, s’est produite trois jours après un nouvel attentat au Royaume-Uni: sept personnes ont été tuées et 48 autres blessées samedi soir à Londres dans une attaque revendiquée par l’EI. Trois hommes ont foncé dans la foule avec une camionnette, avant de poignarder des passants.

Ce que l’on sait

L’attaque

Mardi après-midi vers 16h20, un homme a attaqué par derrière, avec un marteau, une patrouille de trois policiers sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris. Criant « c’est pour la Syrie », il a frappé l’un des policiers, âgé de 22 ans, le blessant légèrement à la tête.

Un des autres policiers de la patrouille a alors fait feu à deux reprises, blessant l’assaillant qui est resté au sol. Selon une source policière, il a été touché au thorax et a été conduit à l’hôpital.

Le policier, dont les blessures ne sont « pas très graves », selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, a également été hospitalisé.

Selon le ministre, des touristes présents sur les lieux et qui ont été confinés à l’intérieur de la cathédrale, ont assisté à l’attaque. Ils seront interrogés par les enquêteurs dans les prochains jours.

Peu avant 17h30, la préfecture de police a indiqué que la situation était « maîtrisée ».

L’attaque n’a pas été revendiquée pour l’instant.

L’assaillant

L’identité retrouvée sur le djihadiste correspond à celle d’un Algérien de 40 ans, doctorant en sciences de l’information de l’université de Lorraine, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

L’assaillant portait des papiers au nom de Farid I., né en Algérie en janvier 1977 et inscrit comme doctorant à Metz (est de la France), a indiqué cette source.

Selon le président de l’université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt, l’étudiant, « en thèse depuis 2014 », ne « montrait rien de suspect ».

« Il se présentait comme étudiant algérien, muni d’une carte dont nous devons vérifier l’authenticité », a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque.

L’homme avait également en sa possession « deux couteaux de cuisine », a précisé le ministre, ajoutant qu' »apparemment, l’individu était seul, il n’était pas accompagné ».

Un studio qu’il louait au rez-de-chaussée d’une résidence étudiante de Cergy, près de Paris, a été perquisitionné mardi soir.

Interrogés par l’AFP, la plupart des locataires, des étudiants, ont indiqué ne pas le connaître. Un seul s’est souvenu d’un homme « très discret », qui « habitait là depuis un an et demi ou deux ans ».

Après l’agression, l’assaillant s’est revendiqué « soldat du califat », désignant par là le califat autoproclamé en juin 2014 de l’organisation djihadiste État islamique dans la zone irako-syrienne, selon une source proche de l’enquête.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Un lieu emblématique

Plusieurs centaines de personnes ont été confinées plus de deux heures dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, un édifice emblématique de la France et le monument historique le plus visité du pays.

Environ 13 millions de pèlerins et de visiteurs chaque année, soit une moyenne de plus de 30.000 par jour – jusqu’à 50.000 personnes en période de grande affluence – pénètrent dans ce chef-d’oeuvre de l’architecture gothique situé sur l’île de la Cité, au coeur du Paris médiéval.

En septembre 2016, non loin de ce symbole de l’Europe « croisée » combattue par la propagande de l’organisation Etat islamique (EI), une voiture chargée de bonbonnes de gaz avait été découverte. Un commando de trois femmes de 19, 23 et 39 ans, téléguidé de Syrie par l’EI selon le procureur, avait été arrêté en banlieue parisienne.

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