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Attaque au couteau en Allemagne: un mort et 6 blessés, on en sait plus sur le suspect

Le Vif

Un homme originaire des Emirats arabes unis a tué vendredi une personne et en a blessé six autres dans un quartier commerçant de Hambourg, en Allemagne, en criant « Allah Akbar », avant d’être maîtrisé par des passants et livré à la police.

Les autorités ont indiqué ignorer dans l’immédiat les motivations réelles de l’agresseur. « Nous enquêtons dans toutes les directions », a souligné dans la soirée la police, précisant « ne pas pouvoir confirmer » en l’état que l’agresseur était un islamiste.

Selon le quotidien berlinois Tagesspiegel, citant des sources proches des services de sécurité, l’agresseur était connu de la police pour son fanatisme religieux et il était arrivé dans le pays comme réfugié. Il vivait de petits boulots à Hambourg, affirme le journal.

L’agence de presse allemande dpa indiquait aussi que la police « enquête sur des liens (du suspect) avec le salafisme » mais que l’élément déclencheur du passage à l’acte restait incertain.

En plein après-midi, vers 15H10 (13H10 GMT), l’homme a fait irruption dans un supermarché d’un quartier très commerçant du nord-est de cette ville portuaire du nord de l’Allemagne et y a tué un homme de 50 ans.

Il en est ressorti et s’est mis à courir dans la rue en frappant de son couteau ensanglanté autour de lui « comme au hasard », selon la police. Bilan : six personnes blessées, en partie « grièvement », une femme et cinq hommes âgés de 19 à 64 ans, dont l’un l’a été en tentant de maîtriser l’agresseur, selon la police.

‘Mauvais film’

Car des passants se sont engagés dans une course poursuite, pour finalement le rattraper.

Plusieurs témoins de la scène ont affirmé aux médias allemands que l’agresseur avait crié « Allah Akbar! » (« Dieu est le plus grand ») sur son passage.

« Il a levé les bras et crié Allah Akbar », a dit une cliente du supermarché à la chaîne de télévision n-tv.

« J’ai cru que j’étais dans un mauvais film, j’ai pensé qu’il allait me poignarder », a-t-elle dit, affirmant avoir eu « peur de mourir ». Il tenait « un couteau gigantesque », a-t-elle raconté, en montrant une longueur de 50 centimètres environ.

Le quotidien allemand Bild a publié sur son site internet une photo de l’assaillant assis sur le siège arrière d’une voiture de police, avec un sac blanc et couvert de sang posé sur sa tête. Une cliché pris peu après qu’il fut maîtrisé.

« J’ai vu un homme couvert de sang et muni d’un couteau courir de l’autre côté de la rue, avec à ses trousses plusieurs personnes munis de chaises et de bâtons », a indiqué Ralf, 48 ans, au quotidien Bild.

Même si les motivations de l’attaquant n’étaient pas établies dans la soirée, cette attaque est intervenue dans un contexte tendu en Allemagne.

Les autorités sont sur le qui-vive en raison de la menace islamiste, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) qui a fait 12 morts en décembre à Berlin.

Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.

L’Allemagne en état d’alerte

Les services du renseignement intérieur estiment à environ 10.000 le nombre d’islamistes radicaux en Allemagne, dont 1.600 soupçonnés de pouvoir passer à la violence.

Outre l’attaque au camion-bélier, l’EI a revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg, un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui a fait 15 blessés et tué l’assaillant, ainsi qu’une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés) dont l’auteur a été abattu par la police.

Si le meurtre n’a jamais été élucidé, les trois autres attentats revendiqués ont été commis par des demandeurs d’asile –un Tunisien, un Syrien et un Afghan– arrivés en Allemagne à la faveur de la crise migratoire de 2015. La chancelière Angela Merkel avait alors ouvert en grand les portes du pays à quelque 900.000 demandeurs d’asile.

L’Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant l’EI en Irak et en Syrie.

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