Le gouvernement français compte sur les nouvelles recrues de plus en plus nombreuses pour alléger la tâche des militaires. © D. ALLARD/REA

Attaque « à caractère terroriste » de militaires près du musée du Louvre

Le Vif

Un homme a attaqué une patrouille militaire à l’arme blanche au cri d' »Allah Akbar » vendredi près du musée du Louvre à Paris avant d’être grièvement blessé par le tir d’un soldat, une agression à « caractère terroriste » selon le Premier ministre français.

Le militaire agressé a été légèrement blessé au cuir chevelu tandis que l’assaillant a été « blessé au ventre », a précisé le préfet de police de Paris, Michel Cadot. « Après vérification du contenu des deux sacs qu’il avait sur le dos, nous avons constaté qu’il n’y avait pas d’explosifs », a-t-il dit.

Cette agression s’est produite « visiblement » dans le cadre d’une tentative d’attaque à caractère terroriste », a affirmé le Premier ministre Bernard Cazeneuve. « Il faut être prudent mais j’ai cette information », a-t-il ajouté en marge d’un déplacement dans l’ouest, citant « un contexte de menace qui demeure extrêmement élevée ».

La France a été frappée en 2015 et 2016 par une série d’attentats jihadistes sans précédent qui ont fait 238 morts et des centaines de blessés.

Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête pour « tentatives d’assassinats aggravés en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Selon le préfet de police, l’assaillant, armé d’au moins une machette, « s’est précipité sur les policiers et les militaires » au Carrousel du Louvre, près du musée, a proféré des menaces et crié « Allah Akbar ». Le militaire a tiré « cinq balles » et atteint au ventre l’assaillant.

La patrouille était composée de quatre militaires qui circulaient à l’intérieur du Louvre, selon le colonel Benoît Brulon, un porte-parole militaire. « En tentant de refouler cet individu, la patrouille a ouvert le feu », a-t-il dit, précisant que le militaire blessé n’est pas celui qui a ouvert le feu.

Etat d’urgence

Le public qui se trouvait dans le musée au moment de l’attaque, environ 250 personnes, a été maintenu à distance et confiné dans une partie « sécurisée » du musée, selon le préfet de police.

Les alentours du musée, qui attire chaque jour des dizaines de milliers de visiteurs, étaient bloqués par de nombreux policiers en gilet pare-balles, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Evénement grave de sécurité publique en cours à Paris quartier du Louvre, priorité à l’intervention des forces de sécurité et de secours », a tweeté le ministère de l’Intérieur.

La France a été placée sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015 (130 morts) à Paris. Des militaires patrouillent quotidiennement les rues de la capitale et les sites touristiques et le pays vit dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d’un dispositif sécuritaire drastiquement renforcé.

Le groupe Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

L’EI a appelé en outre à frapper les « mécréants » partout où cela est possible et le groupe cherche à s’exporter en Europe grâce aux jihadistes qui reviennent de Syrie avec pour mandat de mener des opérations sur le sol européen.

Le 14 juillet, un Tunisien a foncé dans une foule rassemblée sur la promenades des Anglais à Nice (sud-est), faisant 86 morts. Fin juillet, un prêtre a été assassiné dans une petite église du nord-ouest de la France par deux jeunes se revendiquant de l’EI.

Policiers et militaires sont aussi des cibles privilégiées pour les jihadistes et ont été à plusieurs reprises attaqués en France ces dernières années.

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