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Armes chimiques: l’ONU commencera à enquêter lundi en Syrie

Les experts de l’ONU se préparent à commencer dès lundi leur enquête sur place sur les allégations d’usage d’armes chimiques près de Damas, à la suite du feu vert donné par le gouvernement syrien, ont annoncé les Nations unies dimanche.

« La mission se prépare à mener des activités d’enquête sur place, à compter du lundi 26 août », précise le communiqué de l’ONU.

Le gouvernement syrien avait annoncé auparavant qu’il donnait son feu vert à cette enquête avec effet immédiat.

Dans la foulée, un responsable américain a qualifié de pas « crédible » l’accès proposé par Damas aux inspecteurs.

Selon le communiqué de l’ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon « a donné instruction à la mission conduite par le Dr (Aake) Sellström, qui se trouve actuellement à Damas, de concentrer son attention sur la détermination des faits concernant l’incident du 21 août avec une priorité absolue ».

L’opposition syrienne a évoqué 1.300 morts et accusé le régime, qui a catégoriquement démenti, d’avoir perpétré l’attaque avec des gaz toxiques dans la banlieue de Damas.

M. Ban « note que le gouvernement syrien affirme qu’il fournira la coopération nécessaire y compris le respect de la cessation des hostilités aux endroits relatifs à l’incident » du 21 août, ajoute le texte.

Le secrétaire général réaffirme aussi, en référence implicite à l’opposition syrienne, que « toutes les parties doivent coopérer afin de créer d’urgence un environnement sécurisé pour que la Mission puisse faire son travail efficacement, et doivent fournir les informations nécessaires ».

Le gouvernement syrien a annoncé dimanche avoir donné son accord aux inspecteurs de l’ONU pour enquêter « immédiatement » sur les allégations d’usage d’armes chimiques dans la Ghouta orientale, près de Damas. Cet accord « entre en vigueur immédiatement », a-t-il précisé.

« Tout conduit à penser que Damas est responsable de l’attaque chimique »

Le président François Hollande s’est entretenu dimanche de la Syrie avec son homologue américain Barack Obama, auquel il a indiqué « que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l’auteur » des attaques chimiques du 21 août, a annoncé la présidence française. « Le chef de l’Etat a condamné l’usage des armes chimiques en Syrie, a indiqué que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l’auteur de ces attaques inacceptables », souligne la présidence française dans un communiqué.

« Les deux présidents sont convenus de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent », ajoute-t-elle.

De leur côté, les Etats-Unis ont mis en branle leur machine diplomatique et militaire pour répliquer au massacre présumé aux armes chimiques en Syrie, le président Barack Obama se rapprochant d’une opération limitée contre Damas.

Le secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel a déclaré dimanche que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire. « Nous avons préparé toutes les options (si M. Obama) décidait de choisir l’une d’elles », a-t-il dit.

Sur le terrain, le Pentagone a positionné ses forces, y compris des navires de guerre armés de missiles de croisière en Méditerranée.

« Les preuves d’une attaque chimique peut-être détruites »

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a déclaré dimanche que les preuves d’une attaque chimique du régime de Damas en Syrie « pourraient avoir été détruites ». « Le fait est que la plupart des preuves pourraient avoir été détruites », a dit M. Hague au cours d’une conférence de presse à Londres, quelques heures après le feu vert donné par le régime de Damas à une mission d’inspection de l’ONU dans la zone, près de la capitale syrienne, théâtre mercredi dernier d’une attaque chimique présumée.

« D’autres preuves peuvent avoir été endommagées au cours des derniers jours et d’autres peuvent avoir été trafiquées », a-t-il dit.

Dans le sillage de Washington, le ministre britannique a déploré que le régime syrien ait tardé à autoriser les experts de l’ONU à se rendre sur place, permettant la disparition de preuves.

« Nous devons êtres réalistes sur ce que l’équipe (des experts) de l’ONU peut obtenir » maintenant, a commenté M. Hague.

Il a répété être convaincu de la culpabilité du régime de Damas: « il y a déjà beaucoup de preuves, et elles pointent toutes dans la même direction », a-t-il assuré.

Selon l’ONU, plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le soulèvement contre le régime en mars 2011.

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