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Armée Rouge et tabagisme, bientôt la fin d’un grand amour ?

Muriel Lefevre

Le nouveau ministre de la Défense russe souhaite supprimer le ravitaillement en cigarette de l’armée russe. Loin de susciter l’enthousiasme, cette mesure fait même craindre une recrudescence de la violence au sein des troupes.

Sergei Shoigu, le ministre de la Défense russe, souhaite mettre fin à une règle ancestrale qui veut que chaque militaire russe ait droit à 10 cigarettes par jour. Cet afflux de cigarettes gratuites et à disposition pousserait même les militaires non-fumeurs à s’adonner au tabagisme. Un effet de groupe qui, selon le ministre, n’est bon pour personne.

Cette décision provoque néanmoins une importante levée de boucliers au sein des organisations des droits de l’homme. Aussi étrange que cela puisse paraître, celles-ci craignent que le manque de nicotine entraîne une recrudescence de la violence au sein des rangs. Sans parler du fait que les fumeurs ne cesseront pas de fumer, seulement ils n’auront plus les moyens d’acheter leurs cigarettes sur le marché classique et passeront par le marché noir. Ce qui entraînera trafic et racket parmi les troupes, craint Valentina Melnikova, présidente du comité des mères des soldats, une organisation des droits de l’homme dédiée à l’armée.

Mais aussi forte et belle qu’elle soit, la volonté du ministre pourrait être mise à mal d’entrée de jeu. En 2009, pareille tentative avait déjà vu le jour… avant d’être reléguée aux oubliettes par le commandant en chef du ravitaillement en personne. Devant le stock de cigarettes disponible, il n’avait pu se résoudre à jeter aux orties des années de fumettes… Reste donc désormais à savoir si cette énorme réserve est suffisamment partie en fumée pour rendre crédible l’initiative du ministre.

M.L.

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