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Arme à feu aux États-Unis : « ma liberté, mon pouvoir, ma protection »

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Malgré les tueries de masses et les nombreuses victimes innocentes, un grand nombre d’Américains ne sont toujours pas prêts à renoncer au port d’arme. Dans un documentaire, le Guardian a cherché à savoir pourquoi.

Il y a 18 ans, Zed Nelson publiait un recueil de photographies sur les armes à feu aux États-Unis. Depuis, 500.000 Américains sont morts sous les balles et encore bien plus ont été blessés. Le journaliste est retourné voir ceux qu’il avait photographiés à l’époque pour essayer de comprendre pourquoi l’Amérique reste une nation qui a un appétit insatiable pour les armes à feu. Morceaux choisis.

Une retraitée catholique : « Si on nous prenait nos armes à feu, ce serait injuste parce que les méchants (les voleurs, les criminels et les violeurs) seront toujours armés. »

Un défenseur des armes : « Il y a déjà 315 millions d’armes aux États-Unis. Qu’est-ce que vous voulez faire ? Les confisquer toutes ? » « Je veux que ma fille soit armée, que ma femme soit armée, que mon fils soit armé et je veux qu’ils soient capables de défendre leurs familles. Nous n’avons jamais blessé personne et nous ne le voulons pas. Mais nous n’allons pas pour autant devenir une cible facile. »

Un vendeur d’armes : « les journalistes viennent ici et ils accusent toujours les armes à feu. (…) Mais c’est stupide, ce ne sont pas les armes qui tuent les gens. Ce sont les gens qui tuent les gens. Ils pourraient aussi bien le faire avec un couteau, une hache ou un marteau ».

Le chef de police : « Au Tennessee, on peut porter une arme quasiment n’importe où. (…) Du point de vue du policier, je préférerais que ce soit interdit dans les bars ».

Une vendeuse montrant son best-seller du moment, un semi-automatique qui ressemble à une véritable arme de guerre. « Ça peut servir d’arme de chasse », affirme-t-elle. « Ce n’est pas vraiment équitable pour les animaux », commente le journaliste. « Non, dit-elle en riant, pauvre Bambi. » Plus tard, le sourire aux lèvres : « je déteste voir des fusillades de masse, mais c’est bon pour le business. Les gens ont peur qu’on leur retire leur droit et ils viennent acheter des armes. »

Un autre vendeur explique que lui et sa femme ont chacun une arme sous leur lit : « Je suis prêt pour toute éventualité. J’ai une famille que j’aime et dont je me préoccupe énormément. On entend tout le temps aux infos une fusillade par-ci, une intrusion par-là. »

Un chirurgien : « La majorité des fusillades ont lieu à la maison par des citoyens respectueux de la loi. Ce sont eux qui sont à l’origine de nombreux décès : par erreur, par accès de colère ou par accident ». « Il y a quelques années, un chirurgien de Memphis a fait une étude sur les meurtres dans deux régions urbaines distinctes pour voir si la présence ou l’absence d’arme dans la maison était une menace ou une protection contre le meurtre. Sa conclusion était que la présence d’arme à feu augmentait le risque d’être victime de meurtre ».

Le père d’une victime de la tuerie de Colombine : « Le problème vient du fait que le lobby des armes est très puissant aux États-Unis et a un message beaucoup plus clair que ceux qui veulent une loi plus raisonnable sur le port des armes. Ils ont un discours binaire. Soit vous êtes pour les armes, soit vous êtes contre. Soit vous êtes pour la liberté, soit vous êtes contre. »

« Environ 40 % des ventes d’armes sont des ventes privées (sur le marché noir) qui ne sont soumises à aucun contrôle d’antécédent de l’acheteur. Et c’est légal. »

En guise de conclusion, lorsque le journaliste demande à l’homme sur la photo ci-dessus : « Est-ce qu’il faudrait faire quelque chose ? » L’homme sourit, il réfléchit et répond : « non, la sélection naturelle est en marche ».

Glaçant.

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