Antonio Guterres © REUTERS

Antonio Guterres : « Engageons-nous à faire de la paix notre priorité absolue »

Le Vif

Le nouveau secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lancé dimanche un appel à la paix, alors que des « millions d’êtres humains sont pris au piège de conflits » dans le monde. « La paix doit être notre objectif et notre guide. Tout ce que nous valorisons en tant que famille humaine – la dignité et l’espoir, le progrès et la prospérité – dépend de la paix », a-t-il souligné.

« Mais la paix dépend de nous. Engagez-vous à mes côtés au service de la paix, jour après jour. Faisons de 2017 une année pour la paix », a-t-il martelé.

M. Guterres, 67 ans, ex-Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés et ancien Premier ministre du Portugal, a été désigné pour une durée de cinq ans à la tête des Nations Unies. Les attentes sont fortes pour que le Portugais reprenne l’initiative sur les grandes crises actuelles, comme la guerre en Syrie ou la crise des réfugiés, dans un contexte de tensions croissantes entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine.

Socialiste modéré, catholique et pro-européen, Antonio Guterres jongle avec aisance entre français, anglais, portugais et espagnol. Le bilan de ses deux mandats à la tête du HCR (2005-2015) a été marqué par une réforme de son organisation interne qui a permis de réduire le personnel basé à Genève afin d’augmenter sa capacité d’intervention d’urgence à l’international.

Ingénieur de formation né à Lisbonne le 30 avril 1949, Antonio Guterres a entamé son parcours politique au sein des mouvements catholiques avant d’entrer au Parti socialiste portugais (PS), pour lequel il milite au lendemain de la Révolution des oeillets de 1974, qui a mis fin à près de 50 ans de dictature salazariste.

Elu député de la première législature en 1976, M. Guterres a longtemps siégé au Parlement, gagnant dans les joutes oratoires une réputation de tribun au verbe facile qui lui a valu le sobriquet de « marteau-piqueur parlant ».

En 1992, il devient secrétaire général du Parti socialiste, alors dans l’opposition. Sous la direction de cet homme d’appareil à l’allure simple et affable, les socialistes remportent les législatives d’octobre 1995, une victoire qui le propulse au poste de Premier ministre.

Cet Européen convaincu se fixe pour objectif prioritaire l’entrée dans l’euro, pari qu’il remporte avec succès. Reconduit après les législatives de 1999, Antonio Guterres restera dans l’histoire comme le premier chef d’un gouvernement minoritaire à mener son mandat à terme depuis l’avènement de la démocratie au Portugal.

Ses détracteurs, notamment au sein du PS, lui reprochent cependant d’avoir contribué à la victoire du « non » lors du référendum de 1998 sur la dépénalisation de l’avortement, car ce fervent catholique n’a jamais caché ses réticences à l’égard de l’interruption volontaire de grossesse.

Lorsque le Timor oriental, ancienne colonie portugaise, est ravagé par les massacres de milices pro-indonésiennes en 1999, après la victoire des partisans de l’auto-détermination au référendum, M. Guterres met en oeuvre toute son habileté diplomatique pour parvenir à convaincre la communauté internationale de la nécessité d’une intervention des Nations unies.

Au premier semestre 2000, sa présidence tournante de l’Union européenne est considérée comme une réussite, grâce à l’organisation du premier sommet UE-Afrique et à l’adoption de l’Agenda de Lisbonne pour la croissance et l’emploi.

Pourtant, au Portugal, sa popularité faiblit. La conjoncture économique se détériore et M. Guterres apparaît incapable de donner un nouveau souffle à son second gouvernement. Fin 2001, les socialistes perdent les élections municipales et leur secrétaire général démissionne du poste de Premier ministre sur le champ, à mi-parcours de son mandat.

Président de l’Internationale socialiste déjà depuis 1999, il abandonne alors la vie politique portugaise pour se consacrer à sa carrière diplomatique à l’étranger

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