Binali Yildirim © Belga

Ankara exhorte l’Iran, la Russie et les Etats-Unis à « ouvrir une nouvelle page » en Syrie

Le Premier ministre turc a appelé lundi les grandes puissances mondiales dont l’Iran, la Russie et les Etats-Unis, à unir leurs efforts pour ouvrir « une nouvelle page » en Syrie, ravagée par la guerre civile.

« Il est d’une importance vitale d’ouvrir, sans perdre de temps, une nouvelle page en Syrie sur la base d’un modèle impliquant particulièrement la Turquie, l’Iran (…) la Russie, les Etats-Unis et des Etats du Golfe et l’Arabie Saoudite », a déclaré Binali Yildirim au terme d’un conseil des ministres à Ankara.

Pour la Turquie, il est essentiel que l’intégrité territoriale du voisin syrien soit sauvegardée, a-t-il dit. « Aucun groupe ne doit imposer son pouvoir sur l’autre ».

Et dans ce contexte, il a jugé « absolument inacceptable » la création d’une entité kurde dans le nord de la Syrie où les combattants kurdes gagnent du terrain dans leurs offensive contre le groupe de l’Etat islamique (EI).

Ankara accuse le PYD (Parti de l’union démocratique), principale milice kurde de Syrie, d’organiser des attaques sur le sol turc en collaborant avec le PKK, les rebelles kurdes de Turquie, et le considère comme un mouvement terroriste. La Turquie réclame une position commune avec les Etats-Unis, mais ceux-ci coopèrent avec les factions kurdes contre l’EI.

Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait affirmé que la frontière de la Turquie avec la Syrie devait être entièrement « nettoyée » du groupe Etat islamique (EI), après un attentant sanglant sur le sol turc imputé à l’organisation jihadiste.

Du côté turc de la frontière, des centaines de rebelles syriens soutenus par Ankara étaient massés en préparation à une offensive pour capturer la ville frontalière syrienne de Jarablos tenue par l’EI depuis 2013, selon des sources rebelles et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Il est de notre droit le plus naturel de combattre cette organisation terroriste sur notre territoire et à l’étranger », a-t-il aussi dit.

La Turquie ne tolère pas l’EI sur son sol et pour cette raison son président Recep Tayyip Erdogan « est leur cible numéro un », a assuré le chef de la diplomatie turque, dont le pays a ouvert sa base aérienne d’Incirlik (sud) à la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.

L’artillerie turque pilonne des positions kurdes et l’EI dans le nord de Syrie

L’artillerie turque a bombardé lundi séparément des positions kurdes et du groupe de l’Etat islamique (EI) dans le nord de Syrie, à sa frontière, ont rapporté les chaînes de télévision turques.

Les canons situés en territoire turc ont bombardé des cibles du mouvement jihadiste dans la ville de Jarablos et des positions du PYD (Parti de l’union démocratique), principale milice kurde de Syrie, aux alentours de Manbej, selon NTV et CNN-Türk.

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