Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu © AFP

Ankara et Ryad pourraient mener une opération terrestre contre l’EI

La Turquie et l’Arabie saoudite pourraient mener une opération terrestre contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, et le royaume va déployer des avions de chasse sur une base turque, a annoncé samedi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

« S’il y a une stratégie (contre l’EI), alors la Turquie et l’Arabie saoudite pourraient participer à une opération terrestre », a confirmé Mevlut Cavusoglu, cité par les quotidiens Yeni Safak et Haberturk. « L’Arabie saoudite envoie aussi des avions en Turquie, à Incirlik », la grande base militaire du sud du pays, a-t-il ajouté.

« Certains disent que la Turquie est réticente à prendre part à la lutte contre Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr). Mais c’est la Turquie qui fait les propositions les plus concrètes », a ajouté le chef de la diplomatie turque.

Il a ajouté que l’Arabie saoudite, qui est devenue au cours des derniers mois l’un des plus proches alliés de la Turquie, allait déployer des avions de chasse sur la grande base militaire d’Incirlik, dans le sud de la Turquie; où se trouvent déjà des avions de la coalition conduite par les Américains.

Des responsables saoudiens « sont venus et ont effectué une reconnaissance de la base. Pour le moment, il n’est pas encore clair combien d’avions » seront déployés, a-t-il dit.

Selon lui, l’Arabie saoudite a indiqué être prête à « envoyer des troupes quand le temps viendra pour une opération terrestre ».

A Munich, où se tient jusqu’à dimanche la Conférence sur la sécurité, le Premier ministre français Manuel Valls a demandé à la Russie de cesser de bombarder les populations civiles en Syrie.

« La France respecte la Russie et ses intérêts », a-t-il dit à l’adresse de son homologue russe, Dmitri Medvedev, aussi présent à Munich. « Mais nous savons que pour retrouver la voie de la paix, de la discussion, les bombardements des populations civiles doivent cesser. »

Dmitri Medvedev lui a répondu qu' »il n’y a pas de preuve de bombardements russes contre les civils, même si tout le monde nous accuse de cela », ajoutant: ce n’est « tout simplement pas vrai. » M. Medvedev a encore déclaré que « la Russie ne cherche pas à atteindre des objectifs secrets en Syrie. Nous cherchons tout simplement à préserver nos intérêts nationaux », en expliquant que Moscou voulait empêcher des extrémistes de s’introduire en Russie.

Le chef du gouvernement russe a estimé par ailleurs que seule une coopération régulière entre la Russie et les Etats-Unis pourrait conduire à une normalisation de la situation en Syrie.

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