Dotés de capteurs environnementaux, les Roboats aideront à améliorer la qualité de l'eau de la ville. © AMS ROBOAT

Amsterdam teste les premiers bateaux autonomes

Le Vif

De tous temps, les villes se sont construites autour des cours d’eau. Pourtant, en matière d’urbanisme, ce sont les seules voies délaissées aujourd’hui, alors que les berges sont surchargées. C’est pourquoi Amsterdam a décidé d’innover dans le secteur du transport fluvial.

Dès l’année prochaine, ses habitants vont disposer d’un nouveau moyen de transport sans assistance humaine, le Roboat (de  » robot  » et  » bateau  » en anglais). Ces petites chaloupes autonomes pourront transporter des passagers et des marchandises sur les 165 canaux de la cinquième ville d’affaires du continent, constituée d’eau sur près d’un quart de sa surface.

Livraison de biens, scène flottante, passerelles assemblables… Pratiques et polyvalents, les Roboats n’auront pas la forme de bateaux mais de simples plateformes. Ils pourront même s’aligner pour élargir une berge ou former des ponts sur demande, capables d’être assemblés et démontés en quelques heures, comme l’explique Carlo Ratti, professeur au MIT et l’un des chercheurs phares du programme.

Mais le transport de personnes n’est pas la seule vocation de ces embarcations autonomes. Dotées de capteurs environnementaux, ces structures flottantes doivent aussi aider à améliorer la qualité de l’eau de la ville. Pour le directeur de l’institut d’Amsterdam pour des solutions urbaines avancées (AMS) Arjan van Timmeren,  » en surveillant les canalisations de la ville, Roboat peut créer de nouvelles méthodes pour mesurer les données environnementales et le changement climatique. Le programme aidera à assurer la qualité de la vie dans la ville.  »

Développé par l’AMS, le projet, qui coûtera 25 millions d’euros, scelle un partenariat en recherche entre le MIT et les deux universités néerlandaises de Delft et Wageningen. Il sera totalement opérationnel dans cinq ans. D’ici là, les chercheurs espèrent faire profiter la ville d’Amsterdam de données inédites pour prévenir les nouvelles épidémies et empêcher le développement des déchets dans les canaux. Sur le site de l’AMS, les chercheurs rappellent que 12 000 vélos ont terminé leur course dans l’eau cette année.

Alors que les premières voitures autonomes d’Uber prennent la route sur le bitume de Pittsburgh, les chercheurs néerlandais espèrent que les Roboats serviront de référence pour d’autres villes, notamment Boston, menacée par la montée des eaux. Mais d’autres pays et industriels, aussi, s’engagent dans la course aux cargos autonomes. Début novembre, la société britannique Automated Ships Ltd. et la norvégienne Kongsberg Maritime ont annoncé leur projet de construire le premier navire autonome au monde.

Baptisé Hrönn, cet utilitaire léger pourrait trouver du travail dans les secteurs de l’énergie offshore, de la pisciculture, de la science et de l’hydrographie. De son côté, l’industriel Rolls-Royce, qui fabrique des moteurs d’avion mais aussi de bateaux, promet un prototype autonome pour 2017 et une mise sur le marché pour 2020. Tandis que le Pentagone développe son propre modèle sans équipage, ainsi que des drones sous-marins.

Par Dorian Peck.

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