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Amnesty International fête ses 50 ans

Ce 28 mai, Amnesty International fête ses 50 ans. L’occasion de rappeler l’origine de sa création et de revenir sur ses combats.

L’élément déclencheur

En 1961, un avocat britannique (Peter Benenson) apprend que deux étudiants portugais ont été emprisonnés pour avoir porté un toast à la liberté. Indigné, il se saisit du sujet et y consacre un article intitulé « Les prisonniers oubliés », dans les colonnes du journal The Observer. Cet article marque le début de l’Appel de 1961 pour une amnistie (suppression d’une peine pénale) et paraît dans la presse du monde entier. Le message est aussi clair qu’universel : au nom des droits de l’homme, rien ne peut justifier une atteinte à la liberté d’expression. Amnesty International est née. Aujourd’hui, l’ONG qui a rendu 20 000 rapports et mené 3341 missions, compte 3 millions de sympathisants, membres et militants dans plus de 150 pays . Au fil des années, les campagnes d’Amnesty ont recueilli le soutien de nombreuses personnalités comme Mick Jagger, Harrisson Ford, Bruce Springsteen, Peter Gabriel, Jacques Chirac, Tony Blair, Yasser Arafat… Sur un plan symbolique, Amnesty International s’est vue couronnée du prix Nobel de la Paix en 1977.

Des méthodes adaptées aux circonstances

D’après Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone, ce sont toujours les circonstances qui définissent les moyens à mettre en oeuvre pour aboutir à la libération de prisonniers d’opinion. La médiatisation n’est pas toujours la meilleure méthode à mettre en place, car elle peut mettre encore plus en péril les personnes incarcérées pour avoir osé exprimer publiquement leurs opinions. Parfois, les négociations diplomatiques s’avèrent plus adéquates. Autre méthode, les « Actions Directes » qui sont des courriers envoyés aux membres dès qu’une personne est en danger, afin qu’ils se mobilisent instantanément.

Des combats en cours et des domaines de lutte qui se diversifient


Toutes prisonnières d’opinion, les personnes libérées par Amnesty International se comptent par dizaines : Sean Mc Bride, militant de la cause de l’indépendance irlandaise; Wole Soyinka, poète nigérian; Andreï Sakharov, dissident soviétique ou encore Rigoberta Menchù, porte-parole des Indiens du Guatemala… En ce moment, l’attention de l’ONG est particulièrement portée sur tous les prisonniers politiques en Libye et en Syrie notamment.

Bénéficiant d’un écho médiatique important, Amnesty International sert également de porte-voix à des associations de terrain qui, parce que moins connues, n’ont que peu d’aides financières. Une occasion pour l’ONG de se diversifier. Elle s’est ainsi mobilisée contre les violences envers les femmes (d’après leurs statistiques, une femme sur cinq en est victime au sein de son foyer). Récemment encore, la campagne « Exigeons la dignité » dénonçait la pauvreté et l’exclusion sociale…

Mathilde Perrin

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