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Amnesty dénonce les discriminations à l’égard des personnes transgenres en Europe

Le Vif

Amnesty International a présenté mardi son rapport consacré aux discriminations dont sont victimes les 1,5 million de personnes transgenres au sein de l’Union européenne. L’organisation y dresse un état des lieux de la situation dans sept pays d’Europe en particuliers, notamment la Belgique, la France et l’Irlande.

Dans son rapport, Amnesty pointe les violations des droits humains occasionnées par les procédures exigées pour obtenir une reconnaissance juridique du genre.

Dans de nombreux états, les conditions préalables pour y aboutir sont très strictes. Les transgenres doivent ainsi notamment subir un diagnostic psychiatrique et se soumettre à des traitements hormonaux ou des opérations chirurgicales entraînant une stérilisation irréversible.

Ces règles s’appliquent en Belgique et violent le droit des personnes transgenres de ne pas subir de traitements inhumains, cruels et dégradants, regrette Philippe Hensmans, directeur de l’organisation pour la Belgique francophone.

En moyenne, l’ensemble des démarches pour changer juridiquement de sexe peuvent prendre trois ans voire plus en Belgique et les transgenres peuvent accéder à des soins de santé dans deux hôpitaux, à Gand et à Liège.

Si certaines personnes sont disposées à de telles démarches, d’autres s’y opposent formellement. « Je voudrais changer de nom mais je ne veux pas que l’Etat interfère dans ma vie privée en me demandant de voir un psychiatre (…). Cela revient à contrôler les genres », dénonce Max Nisol, de l’asbl Genres Pluriels.

Le gouvernement belge a adopté en janvier 2013 une feuille de route pour lutter contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. « Cette feuille de route comprend un engagement à revoir la loi relative à la transexualité de 2007 », rappelle Amnesty International. Cependant, les propositions en la matière tardent à arriver.

En Europe, « les pratiques actuelles ne permettent pas aux personnes transgenres d’avoir des documents qui reflètent leur identité de genre, ce qui peut les exposer à la discrimination, au harcèlement ou à la violence », souligne encore Amnesty International.

L’ONG réclame dès lors aux gouvernements de ne plus camper sur leurs positions et de permettre aux individus de changer légalement de nom ou de genre par le biais d’une procédure rapide, accessible et transparente, sans exigences d’évaluation psychiatrique ou d’interventions médicales.

Pour l’asbl Genres Pluriels, l’Argentine devrait servir de modèle en la matière. « Ce pays accepte le changement de genre sur simple demande et offre également la possibilité d’un retour en arrière » le cas échéant, explique Bo Waterschoot, membre de l’asbl.

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