Le tribunal de Milan a reconnu coupables, des dirigeants du fabricant de pneumatique Pirelli, de la mort de plusieurs ouvriers à la suite de leur exposition à l'amiante. © AFP/OLI SCARFF

Amiante : des responsables du groupe Pirelli coupables de la mort d’ouvriers

Stagiaire Le Vif

Le tribunal de Milan a reconnu coupables, des dirigeants du groupe Pirelli, de la mort de plusieurs ouvriers à la suite de leur exposition à l’amiante.

« Onze ex-administrateurs de Pirelli (qui ont presque tous largement dépassé les 80 ans) ont été déclarés coupables d’homicide et de blessures involontaires« , annonce le Corriere della Sera, relayé par le Courrier International. Ce jugement intervient après deux acquittements dans des procès de maladies liées à l’amiante, en février et en avril dernier.

Une vingtaine d’ouvriers, du groupe industriel Pirelli, ont été atteints de mésothéliomes, une forme de cancer de la plèvre dû à une exposition à l’amiante. Le groupe Pirelli est un fabricant de pneumatiques italiens. Les ouvriers travaillaient dans le mélange de gomme et au service « poids lourds » de deux usines milanaises du groupe industriel. Certains des ouvriers sont décédés des suites de leur maladie.

Il s’agit d’une condamnation en première instance, allant jusqu’à sept ans et huit mois d’emprisonnement. La défense a annoncé qu’elle allait faire appel. Selon le Corriere della Serra, les anciens dirigeants chercheront sans doute à faire valoir une autre expertise scientifique et joueront sur la date à laquelle remonte les faits : une période allant de 1977 à 1988.

«  Le sort de ce type de procès est déterminé par la difficulté d’identifier la durée de la vie professionnelle de chaque ouvrier.« , explique le quotidien italien. En effet, il est difficile de déterminer la période au cours de laquelle l’ouvrier a été exposé à l’amiante, qui l’a conduit à déclarer un cancer. Il n’est pas non plus évident d’identifier les personnes qui occupaient les postes à responsabilité à ce moment-là.

Le ministère public a justement insisté sur la longueur de cette période, arguant qu’elle « aurait requis des mesures structurelles« . Or d’après le quotidien italien, certains ouvriers ont déclaré : « Quand nous essayions de demander une amélioration des conditions de sécurité, on nous répondait : ‘Tais-toi et bosse !’« .

Selon le Corriere della Serra, huit procès sont toujours en cours. Il rappelle que « vingt-trois ans après la mise au banc de l’amiante, 32 millions de tonnes de cette fibre cancérogène sont encore dispersées dans notre pays.  »

« D’après le Comité économique et social européen, l’amiante entraîne chaque année la mort de 47 000 personnes en Europe, soit le double des victimes d’accidents de la route« , conclut le journal italien.

Clara Veszely

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