Martin Schulz, le principal challenger d'Angela Merkel © REUTERS

Allemagne : débat de la dernière chance pour Martin Schulz

La chancelière allemande Angela Merkel et son plus important challenger, le social-démocrate Martin Schulz (SPD), s’apprêtent à s’affronter dimanche lors du seul débat télévisé de la campagne en vue des élections fédérales du 24 septembre.

Le SPD mise sur les indécis pour tenter de rattraper son retard sur l’union conservatrice CDU-CSU dans les enquêtes d’opinion.

Entre 15 et 25 millions de téléspectateurs sont attendus devant le petit écran pour ce débat de 90 minutes diffusé en direct sur quatre grandes chaînes publiques et privées du pays.

D’après un sondage réalisé jeudi par la télévision publique ARD, 64% des électeurs s’attendent à voir Angela Merkel gagner le débat de dimanche, contre 17% pour Martin Schulz.

Mais la chancelière, au pouvoir depuis 2005, n’est pas nécessairement en position de force, les débats électoraux étant souvent moins favorables aux leaders en place. À 61 ans, Martin Schulz a tout à gagner lors de ce rendez-vous médiatique, l’ancien président du Parlement européen étant considéré comme un meilleur orateur.

Les analystes sont néanmoins sceptiques sur la possibilité que les cartes soient véritablement redistribuées après le week-end.

« La majorité des spectateurs ont déjà une préférence pour l’un des candidats et leur attention en est rendue sélective », analyse Matthias Jung de l’institut de sondages Forschungsgruppe Wahlen.

De plus, de nombreux thèmes ont déjà été abordés durant la campagne électorale jugée ennuyeuse jusqu’ici. Le mariage homosexuel, par exemple, constituait un argument de campagne important pour le SPD. Merkel, qui s’y opposait personnellement, a finalement donné son feu vert à l’adoption du mariage pour tous en Allemagne fin juin, coupant l’herbe sous le pied à ses rivaux.

Les autre sujets sont connus: le pouvoir de l’industrie automobile dans la foulée du scandale des émissions diesel; les coalitions possibles après les élections; la crise des réfugiés; ainsi que le terrorisme et la sécurité.

À l’international, les thèmes soulevés pourraient être la Russie et l’Ukraine; les futures réformes européennes; ou la manière de gérer les relations avec le président américain Donald Trump ou le président truc Recep Tayyip Erdogan, qui s’en est pris régulièrement à l’Allemagne.

Le SPD avait profité d’un regain de popularité en janvier grâce au retour de Martin Schulz sur le terrain politique allemand. Mais les thèmes du parti social-démocrate comme l’éducation, le développement de l’infrastructure et la justice sociale n’ont pour l’instant pas réussi à retenir l’attention des électeurs dans un contexte de prospérité économique.

De son côté, la CDU-CSU met en avant l’expérience d’Angela Merkel et joue la carte de la sécurité dans un monde troublé par une Maison Blanche imprévisible, le Brexit et les menaces globales comme la Corée du Nord.

Le dernier sondage de Forschungsgruppe Wahlen estime le parti de la chancelière à 39% des intentions de vote, 17 points au-dessus du SPD (22%).

Reste que près de 50% des électeurs n’ont pas encore fait leur choix. C’est sur eux que Martin Schulz se concentrera pour tenter de renverser la balance.

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