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Algérie: la révision de la Constitution adoptée

Le Vif

Le Parlement algérien a adopté dimanche un projet de révision de la Constitution, prévoyant à terme la fin de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, avec le rétablissement de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.

M. Bouteflika, 78 ans, pourra terminer son quatrième quinquennat et briguer un cinquième s’il le souhaitait. Mais il ne pourra pas prétendre à une présidence à vie, comme on lui a prêté l’intention.

Le projet voulu par le chef de l’Etat a été approuvé par 499 parlementaires. Deux ont voté contre et 16 se sont abstenus, a précisé le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Pour être adopté, il devait recueillir l’adhésion des 3/4 des 462 députés et 144 sénateurs.

Elu pour la première fois en 1999, M. Bouteflika, affaibli par la maladie, avait supprimé lui-même la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Ceci lui a permis de briguer un 3e puis un quatrième mandat et éveillé les soupçons d’une présidence à vie.

« Vous avez répondu à l’appel de l’architecte de la nouvelle République algérienne », a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal en s’exprimant après le vote des parlementaires.

Le Loi fondamentale ainsi adoptée interdit par ailleurs aux Algériens ayant une autre nationalité l’accès aux hauts postes dans la fonction publique, une mesure qui suscite la colère dans la communauté franco-algérienne.

Le projet, initialement prévu fin 2014, « consacre l’alternance démocratique par le moyen d’élections libres » et constitue « un rempart contre les aléas des changements politiques », a affirmé M. Sellal.

Il faisait allusion à des points de la Constitution qui ne peuvent être modifiés dans le cas par exemple d’une conquête du pouvoir par une majorité islamiste.

En 1992, l’armée avait annulé un processus électoral après une victoire écrasante du Front islamique (FIS, dissous) qui promettait d’abolir la démocratie et d’instaurer une République islamique.

La décision a été suivie d’une décennie de conflit qui a fait 200.000 morts.

Cette guerre civile appelée « tragédie nationale » est inscrite dans le préambule du projet de Constitution. « C’est une réponse contre l’oubli », a commenté le Premier ministre.

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