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Alexander De Croo veut inscrire la « crise humanitaire » en RDC à l’agenda international

Le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo souhaite d’avantage d’attention, de la part de la communauté internationale, pour la crise humanitaire qui sévit en République démocratique du Congo, a-t-il souligné lors d’un débat organisé par le magazine flamand MO*.

Le même message sera porté par le Premier ministre Charles Michel à l’Assemblée générale des Nations Unies, la semaine prochaine à New York, a précisé le ministre. Quant aux prochaines étapes à espérer sur le terrain, Alexander De Croo est resté plus vague, abordant notamment l’option d’une intervention humanitaire supervisée par les Nations Unies, mais sans rentrer dans du concret.

Tout comme d’autres observateurs, le vice-Premier ne s’attend pas à des élections cette année ou la suivante. « Cela ne me surprend pas que l’accord de la Saint-Sylvestre de la fin d’année dernière, qui prévoyait des élections fin de cette année, n’ait abouti à rien », précise De Croo. « L’idée de laisser Kabila dégager la route vers des élections ne fonctionne pas ».

Quelle serait donc une alternative? Joseph Kabila est toujours installé au palais présidentiel de Kinshasa, et ne semble pas avoir l’intention de le quitter. L’opposition est divisée, après le décès d’Etienne Thsisekedi et la menace d’une peine de prison pesant sur l’opposant en exil Moïse Katumbi.

Même si la population ose à peine manifester son mécontentement, c’est pourtant bien un changement qui en serait directement issu qui serait, selon Alexander De Croo, la « meilleure option ».

Sur le plan humanitaire, la situation est cependant catastrophique, avec pas moins de 700.000 personnes déplacées rien que cette année à l’intérieur du pays, sur un total de 3,8 millions de citoyens tentant de fuire la misère. « Les caisses de l’Etat congolais sont vides », indique De Croo. « Une intervention humanitaire via les Nations Unies, c’est une possibilité. Elle pourrait apporter de la stabilité, ce qui pourrait entrainer un financement puis, finalement, des élections. Actuellement, le Congo n’est pas un Etat, mais un système d’enrichissement personnel ».

Le ministre n’a pas été davantage concret au sujet de cette piste, mais a répété la nécessité de placer la crise humanitaire congolaise à l’agenda international. « Cela pourrait être une piste qui aiderait la population ». Une sorte de « fatigue du Congo » semble cependant s’installer sur la scène internationale, prévient-il. « Également au sein de l’UE, par exemple depuis la France, des questions se posent sur la ligne tenue par la Belgique, de continuer à exercer une pression sur le régime ».

Nadia Nsayi de Broederlijk Delen/Pax Christi, qui prenait également part au débat, n’attend quant à elle pas grand-chose d’une intervention humanitaire. « Il faudra que cela vienne des Congolais eux-mêmes, même si la pression diplomatique exercée sur le régime doit effectivement être accrue », a-t-elle estimé.

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