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Afrique du Sud : les circoncisions rituelles tuent trop d’adolescents

Pour être considérés comme des hommes, les garçons sud-africains doivent se faire circoncire lors d’une grande cérémonie d’initiation. Un rituel dangereux et douloureux qui mutile et tue de nombreux jeunes.

Trente-trois adolescents sud-africains sont morts ces deux derniers mois, depuis le début de la saison des circoncisions traditionnelles. Il s’agit d’un rite qui marque le passage à l’âge adulte pour les xhosas du sud du pays et auquel la majorité des jeunes hommes se plie par peur d’être rejeté par le groupe, a indiqué un responsable sanitaire. Tous les décès ont eu lieu dans la province pauvre de l’Eastern Cape, qui organise deux fois par an des cérémonies d’initiation, au cours desquelles les garçons sont circoncis par des « guérisseurs » traditionnels.

Le dernier décès est survenu jeudi dans le village de Moyeni, où les autorités s’étaient rendues récemment pour mettre en garde contre les dangers de cette pratique. « Lors de notre visite la semaine dernière, les villageois ont caché les garçons. Et maintenant, ils nous appellent pour nous dire que l’un d’eux est mort », a déclaré Sizwe Kupelo, porte-parole des autorités sanitaires provinciales. « C’est décourageant, on aurait pu sauver ce garçon », a-t-il ajouté dans un entretien avec l’agence de presse Sapa.

Des dizaines de garçons ont également souffert de gangrène au pénis et ont dû être amputés, a précisé le porte-parole.

Les rites d’initiation ont fait 200 morts en 15 ans dans la région. Beaucoup ont également perdu leur pénis dans des conditions extrêmement douloureuses. Cela malgré les efforts des autorités pour tenter d’inculquer quelques règles d’hygiène aux « guérisseurs » traditionnels.

Le bilan lourd de cette année a même poussé les leaders traditionnels à prononcer un moratoire sur les circoncisions rituelles dans certaines zones de la province.

LeVif.ve avec Belga

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