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Afghanistan : Sarkozy envisage un retrait anticipé

Après la mort de quatre soldats français en Afghanistan, Nicolas Sarkozy pose la question d’un retrait anticipé. De nombreux candidats à l’élection présidentielle sont déjà sur cette ligne et encouragent le président à rapatrier les troupes françaises.

La mort de 4 soldats français relance le débat autour du calendrier de retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Grand défenseur de leur maintien dans le pays jusqu’en 2014, Nicolas Sarkozy pose à présent la question d’un retour anticipé. Ceux que de nombreux candidats lui suggèrent depuis plusieurs mois.

Selon le calendrier actuel, Paris prévoit le départ d’un millier d’hommes d’ici la fin 2012 et un retrait définitif deux ans plus tard, soit d’ici décembre 2014. En novembre 2011, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, assurait que « l’on ne peut pas laisser tomber » les Afghans et leur dire « débrouillez-vous ». A ses yeux, « François Hollande est complètement à côté du sujet et sur le plan des principes, et sur le plan pratique ».

En réalité, le candidat socialiste plaide pour un retrait rapide. « Je renouvelle ma volonté de retirer nos forces d’Afghanistan, le plus rapidement possible, au plus tard à la fin de l’année 2012, en concertation avec nos alliés », écrit-il ce vendredi dans un communiqué, en adressant toutes ses « pensées » aux « familles » et aux « proches » des quatre soldats français tués et des huit autres blessés.

En novembre 2011, il avait déjà déclaré: « Fin 2012, début 2013, il n’y aura pas de soldats français en Afghanistan si je suis élu président de la République ».

Au Modem, Philippe Folliot, le responsable des questions de défense, tient à rappeler que la France « a des responsabilités vis-à vis des partenaires afghans et de la coalition ». A propos du volte-face de Nicolas Sarkozy, il juge « pas bon que des effets d’annonces soient guidés par des émotions momentanées ».

Le candidat François Bayrou affirmait, le 3 mai 2011, sur le plateau de Canal +: « Oui il faut partir, le plus vite possible, mais en ordre, en ayant transmis à la sécurité afghane la sécurité du pays. »

« Nos soldats se font tuer en silence »

De son côté, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a écrit dans son livre Qu’ils s’en aillent tous publié en octobre 2010: « Militaires et diplomates doivent être rappelé d’Afghanistan (…) Tous doivent être rappelé aux tâches qui servent la souveraineté des citoyens. Car il y a urgence à agir autrement et ailleurs. »

La candidate écologiste, Eva Joly, est depuis longtemps favorable à un retrait complet d’Afghanistan. Elle précisait, le 11 mai 2011: « pour moi, la voie est celle d’un retrait concerté et préparé lors d’une conférence internationale avec les pays frontaliers ».

Marine Le Pen est également partisane d’un départ anticipé. Dans un communiqué, daté du 13 juillet 2011, la présidente du FN donnait sa position: « la candidate du Front National appelle Nicolas Sarkozy à prendre la seule décision qui s’impose: un retrait immédiat de toutes nos forces présentes en Afghanistan. »

Quant à Nicolas Dupont-Aignan, il confiait en janvier 2011, à l’hebdomadaire Marianne : « On est à la remorque des Etats-Unis, le retrait est la meilleure solution, avec la mise en place d’une coopération renforcée avec l’Afghanistan ». Il regrettait qu’il n’y ait « pas de débats en France sur la question », parlant d' »omerta sur le sujet ». « Nos soldats se font tuer en silence » concluait-il.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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