© Reuters

Afghanistan : les talibans tuent deux proches du président Karzaï

Des proches du Président afghan Hamid Karzaï ont été assassinés ces derniers-jours. Revendiqués par les talibans, ces assassinats font craindre une recrudescence de la violence alors que l’armée américaine a commencé à retirer ses troupes du pays.

La tension reste vive en Afghanistan. Deux proches du Président Hamid Karzaï, son frère mais aussi son conseiller, ont été assassinés ces derniers-jours.

Aujourd’hui, celui qui était à la tête des forces de l’Otan en Afghanistan (ISAF) depuis un an, le général américain David Petraeus, a transmis officiellement le commandement à son successeur le général américain John Allen. Et en plein retrait progressif des troupes du pays, les forces de la coalition ont entamé hier le processus de transition par lequel l’Otan doit transmettre progressivement la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes.

La voix des talibans

Depuis quelques jours, le Président Hamid Karzaï doit affronter un regain de violence qui le touche au plus près. Les talibans ont revendiqué l’assassinat de Jan Mohammad Khan, son plus proche conseiller assassiné dimanche soir.

La semaine dernière, c’était son frère qui était assassiné, Ahmed Wali Karzaï. Un assassinat également revendiqué par les rebelles talibans, saluant un de leurs « plus grands succès » depuis l’annonce de la reprise de leurs offensives au printemps. Ces deux hommes représentaient d’indéfectibles soutiens à Karzaï. Et Ahmed Wali Karzaï était l’homme fort de la région de Kandahar, le berceau historique des talibans et l’une des régions les plus instables d’Afghanistan.

Après la mort de six soldats français la semaine dernière, ces assassinats ne font que confirmer la spirale des violences dans le pays. A quelques jours d’intervalle, les assassinats de ces deux hommes proches du Président pose question.

Ces attentats font pression sur le Président Hamid Karzaï à un moment clé. Le départ de la coalition internationale aura lieu en 2014 mais l’armée afghane débute ce mois-ci ses premières missions sans l’Otan. Malgré leur entraînement par la coalition internationale, les forces afghanes auront vraisemblablement de grosses difficultés à veiller à la sécurité du pays. C’est ce que la plupart des experts craignent. Et les talibans voudront le rappeler.

Premier test pour l’armée afghane


D’ici fin 2014, les forces de sécurité afghanes devront progressivement prendre le relais. Durant ce mois de juillet, plusieurs provinces et zones passeront exclusivement sous contrôle afghan. Il s’agit du premier test – encore « symbolique »- de leurs capacités. Car les zones ne sont pas parmi les plus dangereuses du pays. Mais les talibans risquent de se montrer déterminés à prouver la fragilité et la faiblesse de l’armée afghane sur le terrain.

La violence en Afghanistan n’a pas cessé depuis le renversement du régime taliban il y a 10 ans. La force internationale de l’OTAN a dû faire face à un nouvel ennemi, se révélant bien plus difficile à maîtriser qu’une armée classique.

Les talibans cherchent à exister pour prendre place lors des futures négociations sur l’avenir en Afghanistan. Et ils espèrent y entrer par la voie des bombes. Leur stratégie ? Faire pression sur les alliés afin qu’ils se plient à leurs exigences. Et l’assassinat des proches de Karzaï fait sans doute aussi partie de cette stratégie de mise sous pression des autorités. Il reste maintenant à l’armée afghane de faire preuve de son efficacité dès ce mois de juillet afin d’éviter de nouveaux attentats sanglants.



Le Vif.be avec Belga et l’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire