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Afghanistan: l' »insupportable » bilan des victimes

Le Vif

Le commandant de l’OTAN en Afghanistan a averti que le taux actuel de décès subi par l’armée et la police afghanes était « insupportable », dans une interview publiée mardi par le Guardian.

Le général américain Joseph Dunford, à la tête de l’OTAN en Afghanistan, a déclaré au quotidien que les forces de sécurité afghanes pourraient avoir besoin pendant cinq années supplémentaires du soutien occidental avant d’être capables d’assurer la pleine responsabilité de leurs tâches.

« Je considère que c’est grave, et tous les commandants aussi », a dit le général Dunford à propos du taux de victimes qui atteint souvent une centaine de morts par semaine.

Selon le général, « le temps nous dira » si l’OTAN a eu raison de transformer en juin son rôle de combattant en une opération « d’entraînement, de conseil et d’assistance ».

Le président américain Barack Obama s’est engagé à remettre aux Afghans l’entière responsabilité de leur sécurité à la fin de 2014, même si quelques unités de l’OTAN resteront dans le pays à des fins d’entraînement.

Le général Dunford a affirmé que certains de ces soldats pourraient rester jusqu’en 2018. Il estime aussi que dans le cadre de son rôle d' »assistance », l’OTAN pourrait avoir à fournir encore un soutien au combat.

Les 350.000 membres des forces de sécurité subissent une forte hausse des attaques depuis quelques semaines et les décès dans l’armée et la police afghane ont augmenté de 15 à 20% depuis 2011, selon les autorités.

Le nombre de policiers tués multiplié par deux cette année

Alors que les troupes de l’OTAN poursuivent leur retrait du pays en transférant les opérations de sécurité aux forces de l’ordre locale, le taux de mortalité des policiers afghans a été multiplié par deux cette année.

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Umer Daudzai, a indiqué lundi que 1.792 policiers ont été tués depuis mars, la plupart victimes de bombes dissimulées sur le bord des routes.

L’Afghanistan, qui ne publie plus depuis plusieurs mois de bilan des victimes militaires pour ne pas démoraliser les troupes, a donc perdu en six mois autant de policiers qu’au cours des douze mois précédents.

L’Afghanistan connaît l’un des taux de mortalité des forces de sécurité les plus élevés au monde, laissant planer des doutes sur leur capacité à assurer le maintien de l’ordre. Moins bien équipés que les troupes occidentales, notamment en véhicules blindés, les soldats sont particulièrement exposés aux mines et bombes artisanales.

Au cours des six derniers mois, 2.700 policiers ont été blessés dans des attaques.

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