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Afghanistan: des hommes armés attaquent un consulat indien dans le nord

Le Vif

Des hommes armés tentaient dimanche soir de prendre d’assaut le consulat d’Inde à Mazar-i-Sharif, au nord de l’Afghanistan, à l’heure où le Premier ministre indien tend la main à Kaboul mais aussi à son rival pakistanais.

Cette attaque contre les intérêts indiens en Afghanistan, qui n’avait pas été revendiquée dans la soirée, est concomitante d’une autre offensive, lancée celle-là par un commando islamiste présumé contre une base stratégique de Pathankot, dans l’Etat indien du Pendjab.

A Mazar-i-Sharif, à environ 300 km au nord-ouest de Kaboul, deux explosions ont d’abord retenti vers 16h30 GMT (17h30 HB) dimanche, selon un correspondant de l’AFP sur place, puis des coups de feu se sont fait entendre.

« Nous sommes attaqués. Les échanges de coups de feu se poursuivent », a déclaré un diplomate indien retranché dans une zone sécurisée du complexe. « C’est une attaque contre le consulat d’Inde. Nous ignorons si les insurgés ont pu pénétrer à l’intérieur », a précisé Mounir Farhad, porte-parole du gouverneur de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est le chef-lieu. Selon lui, les forces de sécurité cernent le bâtiment et ont bouclé le quartier.

Vikas Swarup, un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, a indiqué à l’AFP qu’aucune victime indienne n’avait été signalée dans l’immédiat. Mazar-i-Sharif, grande ville du nord afghan située à une heure de voiture de l’Ouzbékistan, est d’ordinaire relativement stable et n’a pratiquement pas été touchée par l’extension de l’insurrection des rebelles talibans à l’ensemble de l’Afghanistan ces derniers mois.

La présence indienne en Afghanistan a régulièrement été visée par des attaques des insurgés. En juillet 2008, un spectaculaire attentat-suicide à la voiture piégée contre son ambassade à Kaboul avait ainsi fait 60 morts. Plus récemment, en août 2013, neuf civils, dont sept enfants, ont été tués dans un attentat contre le consulat indien de Jalalabad, dans l’est de l’Afghanistan.

L’attaque de dimanche soir intervient une dizaine de jours après la visite en Afghanistan du Premier ministre indien Narendra Modi. L’Inde tente de se positionner comme l’allié régional de l’Afghanistan aux dépens de son rival pakistanais, que le président afghan Ashraf Ghani a accusé d’entretenir la rébellion des talibans.

Mais M. Modi a tendu la main au Pakistan en effectuant une visite surprise à Lahore pour y rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif le jour de Noël, premier déplacement d’un chef de gouvernement indien au Pakistan en plus de dix ans.

Le Pakistan a accueilli sur son sol les premiers pourparlers directs entre Kaboul et les talibans l’été dernier. Un deuxième round devait avoir lieu dans la foulée, mais a été reporté sine die après l’annonce de la mort du mollah Omar, le fondateur du mouvement taliban.

Le 11 janvier, une réunion quadripartite entre la Chine, les Etats-Unis, l’Afghanistan et le Pakistan doit avoir lieu à Islamabad pour dresser une feuille de route destinée à raviver ces pourparlers de paix.

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