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Affaire Grégory : plusieurs personnes impliquées dans le crime

Le Vif

L’enquête sur la mort du petit Grégory, en 1984 dans l’est de la France, dans le cadre de laquelle trois membres de la famille sont en garde à vue, montre que « plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime », a affirmé jeudi le procureur général de Dijon.

« Il apparaît que dans les jours ayant précédé le passage à l’acte, des repérages et surveillances ont été réalisés, opérés par un homme portant une moustache et quelques fois accompagné d’une femme », a affirmé Jean-Jacques Bosc au cours d’une conférence de presse.

Mercredi, trois membres de la famille Villemin avaient été placés en garde à vue : Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin (le père de Grégory), sa femme Jacqueline ainsi qu’une belle-soeur du père, Ginette Villemin.

Ils restaient mutiques jeudi face aux questions des gendarmes qui tentent de percer le mystère de la mort du petit garçon de quatre ans.

« Je ne suis pas venu aujourd’hui vous dire que l’affaire était résolue », « je ne sais pas qui est l’auteur » du crime, a déclaré le procureur Bosc.

Des expertises graphologiques sont au coeur de l’enquête, à défaut d’analyses ADN probantes, le dossier étant riche en lettres de menaces et autres courriers anonymes.

Le procureur général a avancé le nom de Jacqueline Jacob pour une lettre de menaces, anonyme et manuscrite, envoyée en 1983 au père de Grégory. Monique Villemin, grand-mère de l’enfant entendue mercredi comme témoin dans les Vosges, aurait quant à elle écrit une lettre de menaces envoyée au juge d’instruction chargé de l’affaire en 1989.

Les enquêteurs se sont aussi penchés à de nombreuses reprises sur un mystérieux « corbeau » ayant revendiqué le meurtre de l’enfant, invoquant une « vengeance », en particulier dans une lettre postée apparemment avant la découverte du corps en 1984.

Là, les expertises n’ont pas permis d’en identifier l’auteur mais le courrier présente des similitudes, dans le style, avec la lettre de 1983, selon le procureur général.

Ces interpellations relancent une des affaires les plus énigmatiques de l’histoire criminelle française depuis la découverte du cadavre de Grégory Villemin au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne.

« Sur le fond, il n’y a pas d’éléments nouveaux », souligne-t-on de source proche de l’enquête mais le logiciel d’analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, a permis d’avoir « un regard neuf sur la procédure ».

Avec cet outil, les gendarmes ont reconstitué la chronologie des jours ayant précédé et suivi le crime, de façon à positionner dans l’espace et dans le temps l’ensemble des protagonistes et des éléments considérés comme intéressants. Le logiciel a ainsi mis au jour de nouvelles incohérences, que les enquêteurs cherchent à comprendre.

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