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Affaire du Carlton : DSK, Dodo la Saumure et les organisateurs relaxés

Dominique Strauss-Kahn, Dodo la Saumure et les organisateurs des soirées ont tous été relaxés par le tribunal correctionnel de Lille dans le cadre du procès du Carlton, vendredi.

Pour le tribunal, il n’est pas démontré que DSK savait que les filles étaient des prostituées. Il n’est pas démontré non plus qu’il a procédé à leur recrutement et on ne peut pas lui reprocher d’avoir mis à disposition un appartement de la rue de Iena à Paris pour l’organisation de parties fines. Sa présence à Lille et ses liens avec Dodo la Saumure ne sont pas non plus démontrés.

Lors de l’audience, le procureur de la République avait estimé que les charges n’étaient pas suffisantes, qu’il ne fallait pas condamner DSK sur base d’une « intime conviction », et qu’il fallait donc le relaxer.

Vendredi, le tribunal a retenu que Dominique Strauss-Kahn n’avait pas contesté sa présence lors des parties fines mais qu’il ignorait la profession des filles présentes. Selon le tribunal, il n’est pas démontré à suffisance qu’il savait que c’était des prostituées. « Il n’a fait que bénéficier des prestations des filles et on ne peut lui imputer le rôle d’instigateur vu les 35 SMS qu’il a échangés en deux mois avec Fabrice Paszkowski ».

Pour le tribunal, sa présence dans deux hôtels lillois, la Carlton et l’hôtel des Tours, n’est pas prouvé, pas plus que de quelconques liens avec Dodo la Saumure.

Enfin, DSK ne peut pas être poursuivi pour des faits commis sur les territoires belge et américain, et il n’est pas démontré qu’il a préparé ces faits sur le territoire de la République française.

Dodo la Saumure relaxé et soulagé

Dominique Alderweireld a également été relaxé par le tribunal correctionnel de Lille, vendredi. L’infraction de proxénétisme aggravé et celle d’avoir servi d’intermédiaire ne sont pas rencontrées.

Dans son réquisitoire, le procureur de la République avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme, contre Dodo la Saumure, déjà condamné deux fois pour des faits similaires en France (deux ans et 18 mois de prison) et une fois en Belgique (cinq ans avec sursis devant le tribunal correctionnel de Tournai).

Le tribunal a considéré qu’il n’était pas démontré qu’il avait envoyé des filles engagées par ses soins en Belgique pour se prostituer en France. « Force est de constater que le contrat avec M. L. a été signé en Belgique pour des activités exercées en Belgique. L’embauche n’a pas eu lieu en France. Au sujet de la rencontre qui s’est déroulée à Lille, on ignore ce qu’il s’est dit et cela ne rejoint pas l’article 225-5 du code pénal français. »

Interrogé par la presse après la fin du procès, Dominique Alderwerireld s’est dit « très agréablement surpris du courage du tribunal et de son président ». L’homme s’est dit soulagé, d’autant qu’il s’attendait à écoper d’une peine de prison ferme. « Nous avons fait un travail technique qui a payé », a commenté son avocat, Me Sorin Margulis. Condamné en Belgique à cinq ans de prison avec sursis pour proxénétisme, il a introduit un recours en cassation

Les organisateurs des soirées pour DSK ont été relaxés

David Roquet et David Paszkowski, ont été relaxés, vendredi, par le tribunal, soupçonnés d’avoir fourni des prostituées à Dominique Strauss-Kahn, alors président du FMI, ne peuvent pas être poursuivis non plus pour les faits commis à Washington, selon le tribunal. Selon ce dernier, il n’est pas démontré à suffisance que la préparation des parties fines américaines ait été organisée en France.

Le commissaire-divisionnaire Jean-Christophe Lagarde a aussi été relaxé.

Seul René Kojfer condamné à un an de prison pour avoir joué les intermédiaires

Parmi les quatorze prévenus, seul René Kojfer, le responsable des relations publiques du Carlton, est condamné à un an de prison avec sursis pour avoir joué les intermédiaires entre des prostituées et des notables. Relaxés pour les faits de proxénétisme aggravé, David Roquet et Fabrice Pazskowski sont condamnés à six et quatre mois de prison avec sursis pour abus de bien sociaux.

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