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Affaire DSK : les mensonges de Nafissatou Diallo

Le procureur de l’État de Manhattan, Cyrus Vance, a abandonné les poursuites à l’encontre de DSK. Il a affirmé hier soir que Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo ont bien eu une relation sexuelle, mais que les mensonges « accablants » proférés par la femme de chambre rendent la poursuite de la procédure impossible.

Dans un document de 25 pages adressé au juge en charge de l’affaire DSK, le procureur Cyrus Vance a expliqué que des éléments matériels prouvaient que Nafissatou Diallo avait bien eu « une relation sexuelle précipitée » avec Dominique Strauss-Kahn, mais qu’il n’était pas possible de certifier qu’elle lui avait été imposée.

Le dossier de l’accusation s’est effondré, principalement en raison des mensonges de Mme Diallo, qualifiés d’ « accablants » par le procureur. Cyrus Vance demande donc au juge d’abandonner les poursuites contre l’ancien patron du FMI.

L’accusatrice a fortement perdu en crédibilité au cours des trois derniers mois, passant du statut de pauvre victime à celui de menteuse manipulatrice. Nafissatou Diallo a menti à la fois sur son passé, sur des éléments de l’enquête et sur ce qu’il s’est passé juste après les faits présumés.

Trois versions de l’après-agression

Sous serment, et devant le Grand Jury, elle est revenue sur la matinée du 14 mai, jour de l’agression présumée dans la suite du Sofitel de New York. Dans une première version, la jeune femme soutenait avoir pris la fuite, s’être cachée en attendant le départ de Dominique Strauss-Kahn et avoir ensuite prévenu son superviseur. Nafissatou Diallo a entre-temps changé de version deux fois. Le 28 juin, elle a admis avoir continué à faire le ménage dans une chambre voisine, avant de revenir sur les lieux de l’agression pour y faire son travail de femme de chambre. Mais un mois plus tard, les cartes magnétiques de l’hôtel ont indiqué qu’elle n’aurait pas eu le temps de nettoyer la chambre voisine… Selon le bureau du procureur, « ces versions changeantes font qu’il est difficile d’établir ce qui s’est réellement passé au moment critique ».

Un mensonge sur son passé

Le passé de la femme de chambre guinéenne pose également question. Au cours de plusieurs déclarations en mai, elle mentionnait de manière particulièrement poignante, et avec beaucoup de détails, le viol collectif dont elle aurait été victime en Guinée. Il s’est avéré quelques jours plus tard que Nafissatou Diallo n’avait fait aucune mention de cette agression dans son dossier de demande d’asile, contrairement à ce qu’elle avait affirmé. C’est un nouveau coup dur pour la crédibilité de l’accusation car ce mensonge montre sa « capacité à raconter une fiction avec une conviction totale », selon le procureur.

Des papiers falsifiés

Des détails de la vie privée de Nafissatou Diallo, sans réel rapport avec l’affaire DSK, ont contribué à amoindrir sa crédibilité. Ainsi, on a appris qu’en plus d’être entrée aux États-Unis avec les papiers d’une autre personne, elle aurait falsifié ses déclarations de revenus pour pouvoir bénéficier d’un logement social.

Des dépôts d’argent suspects

Le procureur de Manhattan Cyrus Vance s’est également intéressé à des dépôts répétés d’argent liquide sur le compte de la guinéenne de 32 ans, pour un total d’environ 100.000 dollars. Diallo a expliqué avoir accordé à son fiancé, actuellement emprisonné pour trafic de marijuana, d’utiliser son compte pour ses dépôts qu’elle attribuait à un commerce de vêtements et d’accessoires.

Une plainte intéressée

Et enfin, un mensonge que le procureur semble n’avoir particulièrement pas apprécié : la plaignante a affirmé ne pas s’intéresser à l’argent de Dominique Strauss-Kahn et a nié une conversation téléphonique enregistrée avec son fiancé le lendemain de son agression. Traduit du dialecte guinéen dans lequel elle s’exprimait, le message est clair : « Ne t’inquiète pas, ce type a beaucoup d’argent, je sais ce que je fais ». Le 8 août dernier, accompagnée de son avocat Kenneth Thompson, Nafissatou Diallo a décidé de porter plainte au civil. C’est à ce moment qu’est apparu, aux yeux de tous, le but lucratif de la démarche de la plaignante.

Afin de convaincre 12 jurés à l’unanimité et « au-delà du doute raisonnable » que sa version des faits est bien la bonne, la procédure pénale américaine exige de l’accusatrice qu’elle soit parfaitement « crédible ». Au vu des différentes libertés que Nafissatou Diallo a pris avec la vérité, elle a perdu toute crédibilité.

Am.R. (stg)

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