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Affaire Bettencourt : Woerth nie avoir favorisé l’embauche de sa femme

Le ministre français du Travail, Eric Woerth, assure qu’il n’a rien à voir avec le recrutement de sa femme par la société chargée de gérer la fortune de Liliane Bettencourt, l’héritière de l’Oréal. Le ministre réagissait à la publication ce week-end du procès verbal d’audition du gestionnaire de la milliardaire, Patrice de Maistre, selon lequel le ministre lui aurait demandé de rencontrer son épouse avant son embauche.

Eric Woerth, a affirmé n’avoir « jamais favorisé » l’embauche de son épouse par le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, ce lundi lors d’une visite d’entreprise dans la région parisienne. « On est totalement dans le surnaturel », a-t-il assuré, rappelant avoir lui-même demandé à être entendu dans cette affaire. « Je serai entendu prochainement par la justice comme je l’ai demandé », a-t-il dit.

Patrice de Maistre a été placé la semaine dernière en garde à vue pendant 36 heures, ainsi que trois autres proches de Liliane Bettencourt dans le cadre d’une enquête préliminaire sur le contenu d’écoutes clandestines réalisées entre mai 2009 et mai 2010 chez la milliardaire.

Ces écoutes suggèrent de possibles fraudes fiscales de Mme Bettencourt et un éventuel conflit d’intérêt lié aux fonctions de Florence Woerth au sein d’une société chargée de faire fructifier la fortune de la femme la plus riche de France.

Patrice de Maistre a affirmé aux policiers qu’Eric Woerth lui avait « demandé de recevoir sa femme pour la conseiller sur sa carrière », selon un extrait de procès-verbal d’audition publié samedi par Le Monde.fr.

Dans les enregistrements clandestins, M. de Maistre expliquait le 23 avril à la milliardaire qu’il avait engagé Mme Woerth pour « faire plaisir » à son époux. « J’avoue que quand je l’ai fait, son mari était ministre des Finances (du Budget, ndlr) », ajoutait-il.

Florence Woerth a été embauchée en novembre 2007 par Clymène, la société chargée de faire fructifier la richesse de Mme Bettencourt, avant de quitter ses fonctions en juin. « Je reconnais que j’avais sous-estimé ce conflit d’intérêts », avait-elle déclaré quelques jours plus tard. Les déclarations de M. de Maistre « ne me mettent pas en difficulté », a pour sa part estimé M. Woerth.

Un nouveau ministre épinglé La presse française a épinglé vendredi le comportement d’un nouveau ministre, le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez qui a sollicité des dons d’hommes d’affaires à Londres pour financer ses activités politiques à l’occasion d’un déplacement ministériel fin juin.

Le Point et Libération affirment que M. Wauquiez a profité d’un déplacement à Londres le 28 juin, dans le cadre de ses fonctions, pour rencontrer des banquiers d’affaires et des gérants de fonds spéculatifs afin de solliciter des dons pour un « micro-parti », Nouvel Oxygène, qu’il a créé en 2008.

Ceci alors que le gouvernement était déjà empêtré dans le scandale-politico fiscal autour de la femme la plus riche de France, Liliane Bettencourt, avec des accusations de conflit d’intérêt contre Eric Woerth.

Selon l’hebdomadaire et le quotidien, M. Wauquiez a rencontré ces hommes d’affaires lors d’un dîner-débat dans un club de Mayfair, un quartier très huppé de Londres. Le secrétaire d’Etat a reconnu auprès de Libération avoir collecté des fonds à cette occasion. « Franchement ce n’était pas des grosses sommes », a-t-il dit sans préciser le montant des dons « parce que les donateurs ne souhaitent pas que ce soit public ».

Interrogé par Libération sur un éventuel conflit d’intérêts avec sa fonction ministérielle, M. Wauquiez a répondu: « Il n’y a pas de sujet. Les gérants de fonds n’ont rien à voir avec ce dont je m’occupe dans mon ministère ».

Il assure par ailleurs qu’il n’a pas imputé de coût de cette initiative personnelle au budget du ministère. « La première partie de la visite étant officielle, le billet aller a été financé sur fonds publics. Mais j’ai payé ma nuit d’hôtel moi-même ainsi que le billet de retour », a-t-il précisé.

De plus en plus de personnalités, dont au moins sept ministres ont créé ces dernières années des micro-partis. Ceci est de fait un moyen pour les grandes formations politiques de détourner la loi qui limite à 7.500 euros par an et par parti les dons des personnes privées.

Le Vif.be, avec Belga

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