La candidate Sarah Wagenknecht du parti Die Linke (gauche) © AFP

AfD, libéraux… Quelle sera la troisième force politique du pays?

L’AfD, Die Linke, Grüne, FDP… Les quatre plus petits partis du paysage politique allemand oscillent tous entre 7 et 11% des voix dans les sondages. Après les ténors que sont la CDU d’Angela Merkel et le SPD emmené par Martin Schulz, quelle sera la troisième force politique au parlement fédéral lors des élections du 24 septembre?

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’était envolé à plus de 15% des intentions de vote au plus fort de la crise migratoire, avant de diminuer en intensité. Des querelles internes, mais aussi le virage plus serré qu’a pris la chancelière Angela Merkel dans sa politique migratoire lui ont fait perdre vigueur. Le parti anti-islam et anti-euro devrait néanmoins largement franchir la barre des 5% des suffrages et faire son entrée au parlement fédéral, ce à quoi il avait échoué aux dernières élections de 2013.

FDP

Autre score attendu, celui du parti libéral FDP, qui avait subi un sérieux revers il y a quatre ans et avait dû sortir du Bundestag. Estimé à 9% dans le dernier sondage INSA du 11 septembre, il peut même rêver d’une coalition « noire-jaune » avec les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel (centre droit), grands favoris. Les deux fractions ont déjà gouverné ensemble par le passé, notamment entre 2009 et 2013 sous Merkel. Les libéraux ont pour eux leur expérience régionale, puisqu’ils sont présents dans différentes coalitions en Rhénanie-Palatinat, Schleswig-Holstein et Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

« Le FDP est en train de revenir », commente Isabelle Bourgeois, chercheuse au Centre d’information et de recherches sur l’Allemagne contemporaine (Cirac) en région parisienne. « S’ils ont un pourcentage suffisant, leur retour au parlement fédéral pourrait aussi renforcer l’opposition, puisque celle-ci n’était auparavant composée que des Verts et de Linke. »

Die Link

Pour Die Linke, estimé autour des 10%, la question est de savoir s’ils souhaitent sortir des bancs de l’opposition. Le parti de gauche radicale et le SPD (centre gauche) ont jusqu’ici refusé de gouverner ensemble au fédéral, divisés sur la question du déploiement de troupes à l’étranger, notamment. Les deux partis se sont bien alliés aux Verts dans les régions de Thuringe et de Berlin, mais il est improbable qu’une telle coalition obtienne la majorité au niveau national.

Grüne

Les écologistes de Grüne, eux, ont périclité autour des 7-8% après le retour de Martin Schulz sur le terrain politique allemand, début 2017. Un nombre record d’adhérents et des discours centrés sur la modernisation et la tolérance n’ont pas réussi à leur faire reprendre des couleurs. Leur identité reste floue après qu’Angela Merkel a décidé de faire sortir son pays du nucléaire en 2011. Ils se sont néanmoins montrés ouverts à une coalition avec la CDU et viennent de conclure un accord avec les conservateurs et le FDP dans le land de Schleswig-Holstein.

L’option la plus simple serait néanmoins de reconduire la « grande coalition » sortante composée des deux plus grands partis, CDU et SPD. Une telle alliance n’est jamais un premier choix, mais elle n’a pas été totalement exclue et serait synonyme de continuité dans la politique allemande, tant sur le plan national qu’international.

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