Yves Leterme © Belga

Accusé de magouille, Yves Leterme dément

Depuis avril 2014, l’ancien premier ministre Yves Leterme est secrétaire général de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), dont le siège central est à Stockholm. Un ancien membre de son personnel déballe dans les médias suédois ses prétendus copinages et gaspillages d’argent. Leterme réfute les critiques et dément que l’État suédois ait ouvert une enquête sur IDEA.

Susan Wood travaillait depuis octobre 2014 pour IDEA en tant que responsable de la communication. IDEA est une organisation intergouvernementale qui a pour mission de promouvoir la démocratie durable dans le monde et est principalement subsidiée par la Suède. Elle a été licenciée en avril de cette année. Selon ses dires, son licenciement serait dû à son refus de valider une facture de 26.000 euros pour un consultant flamand lors du lancement d’un livre publié par IDEA. Un livre qui serait par ailleurs un véritable flop.

Copinage et argent jeté par les fenêtres

Dans le journal suédois Dagens Nyheter, Wood accuse aussi bien l’institution que le secrétaire général de copinage et de gaspillage. Elle maintient que ce consultant n’était pas celui qui avait fini premier des sélections, mais que Leterme a tout de même privilégié son candidat. Lorsqu’elle tente d’évoquer la question avec lui, ce dernier se serait emporté en prétendant que son candidat était incontournable, précise-t-elle dans le même quotidien. Devant de tels « manquements » de la part d’IDEA, Wood n’a eu dès lors d’autre solution que de lâcher son histoire à la presse en tant que lanceuse d’alerte.

Leterme dément

Leterme dément fermement ces allégations dans Knack.be. Selon lui, Wood n’a pas été licenciée en avril, mais n’a tout simplement pas été prolongée à la fin de sa période d’essai de six mois, car ses prestations laissaient à désirer. « Par ailleurs, elle était dans le jury qui décidait de l’embauche des consultants. Le service financier et le comité d’audit, qui est là en tant que représentant des autorités suédoises, ont eux aussi validé ce choix. Lorsqu’elle dit qu’une enquête a été lancée par Stockholm – comme indiqué dans les médias suédois – c’est faux ».

Leterme confirme que le consultant est Koert Debeuf, un ancien collaborateur de l’ancien premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD) et auteur du livre Inside The Arab Revolution et qui vit au Caire. Il est responsable du lancement du livre dans lequel 13 dirigeants de carrure internationale, parmi lesquels Thabo Mbeki et Frederik Willem De Klerk (Afrique du Sud ), parlent de la transition démocratique dans leur pays. « Monsieur Debeuf était en compétition avec Skating Panda, un bureau à Londres. Mais il était brillant et il a obtenu le contrat pour diverses autres raisons. Il connaît la matière, a un large réseau et il était moins cher » toujours selon Leterme.

Un contrat d’un an

Que ce livre ne soit pas dans le coeur des tâches confiées à l’organisation n’est pas vrai non plus, dément avec force Leterme. « Le projet du livre a par ailleurs été lancé par mon prédécesseur. Debeuf aurait un an pour mener le projet à bien ». Selon Dagens Nyheter, le contrat s’élèverait à 126.000 euros. Le livre ayant au total coûté 750.000 euros. Leterme nuance: ‘Je pense qu’il s’agit plus d’un budget de 500.000 euros, dont la moitié était décidée avant que j’arrive. Ce n’est pas inhabituel puisque le livre parait en au moins 4 langues et que pas mal d’évènements sont organisés en parallèle. »

Une connaissance

Pour les autres engagements qui ont suscité la polémique, notamment Marilyn Neven, Leterme confirme qu’il la connaît bien. Cela a joué un rôle, mais n’a pas été déterminant. Neven a aussi travaillé pour Jean-Luc Dehaene décédé en 2014. « Son engagement a été validé par le jury. On l’a préféré à un candidat suédois puisque ce dernier ne pouvait commencer qu’en juin ».

Enfin Leterme dément qu’on ait signifié à Wood qu’elle serait renvoyée si elle sortait l’histoire dans les médias. Dans les médias, IDEA a fait savoir que « les plaintes devaient être très sérieusement traitées en interne avant de répondre aux médias. Mais qu’il ne forçait personne au silence ».

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