© Reuters

Accord européen pour des sanctions économiques contre l’Iran

L’UE va bloquer une grande partie de ses transactions avec l’Iran, mais n’a toujours pas imposé d’embargo sur le pétrole. L’idée des Européens est d’assécher les sources de financement du programme nucléaire iranien.

L’Union européenne a conclu jeudi un accord de principe pour interdire une grande partie de ses transactions avec la banque centrale d’Iran. Il s’agit de punir le programme nucléaire de Téhéran, mais a dû reporter à lundi une décision sur un embargo pétrolier à cause de la Grèce.

Concernant la banque centrale, « le texte (sur ces sanctions) est considéré comme accepté et clos » par les ambassadeurs des vingt-sept pays de l’UE qui se sont réunis à Bruxelles, selon une source diplomatique. La décision sera entérinée lundi lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. Elle suit une mesure similaire déjà prise par les Etats-Unis.

L’idée des Européens est d’assécher les sources de financement du programme nucléaire iranien controversé, accusé par les Occidentaux de viser à doter le pays de la bombe atomique, ce que Téhéran nie. L’objectif est également de viser celles servant au négoce du pétrole, si un accord sur l’embargo dans ce secteur peut être finalisé.

Les sanctions, toutefois, ne seront que partielles sur les transactions avec la banque centrale iranienne avec l’Europe. Les activités de la banque dans d’autres domaines jugés inoffensifs ou bénéficiant à la population iranienne pourront continuer afin « de permettre au commerce légitime de se poursuivre » et à Téhéran de continuer à rembourser ses dettes, selon un diplomate européen.
L’Allemagne en particulier s’inquiétait pour le remboursement de prêts de 2,6 milliards d’euros qu’elle a fait dans le passé à l’Iran si les ponts étaient coupés totalement avec la banque centrale du pays. D’où la décision prise de garder certains canaux ouverts.
En revanche, un accord n’a toujours pas pu être trouvé à ce stade concernant un embargo pétrolier à l’égard de l’Iran, sanction autrement plus lourde compte tenu de l’importance des hydrocarbures dans les revenus du pays. Le dossier sera tranché lundi lors de la réunion ministérielle.

« Il y a un problème avec la Grèce qui n’est pas résolu », ce pays étant dépendant des approvisionnements iraniens et demandant qu’une longue phase de transition soit prévue avant l’entrée en vigueur de l’interdiction d’importer du pétrole iranien, souligne un diplomate.

Face à la perspective de nouvelles sanctions pétrolières, l’Iran a affirmé la capacité de fermer le détroit d’Ormuz, par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, avant de revenir sur ces menaces ces derniers jours. Ces tensions dopent les cours du pétrole et pèsent donc sur la croissance.

LeVif.be avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire