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A Fukushima, fumée et rejets radioactifs inquiètent toujours

Les ouvriers de la centrale nucléaire japonaise accidentée ont été à nouveau évacués. A Tokyo, de nombreux produits frais sont interdits à cause d’un taux élevé de radioactivité.

Alors qu’une fumée noire s’élève au-dessus du réacteur N°3 de Fukushima, les ouvriers de la centrale nucléaire japonaise ont été évacués temporairement. « Les employés ont été évacués de la salle de contrôle du réacteur 3 », a déclaré un porte-parole de Tepco.

Selon l’opérateur, il est impossible à ce stade de déterminer si la fumée s’échappe du réacteur lui-même ou du bâtiment contenant la turbine. La salle de contrôle du réacteur 3 est la première à avoir été partiellement remise sous tension mardi soir grâce à une alimentation externe qui a remis en marche son éclairage.

La centrale Fukushima 1 (Fukushima Daiichi) compte six réacteurs, dont l’alimentation électrique a été interrompue par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars, ce qui a provoqué la mise hors-service des systèmes de refroidissement du combustible.

L’eau salée nuit-elle au refroissement du combustible? L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) s’est inquiétée ce mercredi de la présence de sel dans l’eau injectée dans la centrale. « Les effets liés à la présence de sel dans l’eau injectée pourraient altérer le refroidissement du combustible à très court terme », estime l’IRSN, faisant référence aux très grandes quantités d’eau de mer déversées depuis des jours sur les réacteurs les plus problématiques.

Selon l’IRSN, qui se dit « préoccupé », il y a un « risque de cristallisation du sel injecté avec l’eau de mer dans les cuves des réacteurs », qui pourrait entraîner des phénomènes de corrosion, avoir un « impact sur le refroidissement des coeurs », ou encore entraîner « un risque de blocage des soupapes ». « De manière générale, il conviendrait de reconstituer des réserves d’eau douce sur le site », écrit l’Institut.

Produits alimentaires sous surveillance


Depuis, les autorités japonaises redoutent la contamination des alentours de Fukushima, particulièrement des produits alimentaires. Ce lundi, les autorités locales ont déconseillé de donner de l’eau du robinet aux bébés ou de l’utiliser pour préparer leurs biberons, notamment à Tokyo et Hitachiota, située dans la préfecture d’Ibaraki.

Epinards, brocolis ou choux, et une dizaine de légumes verts, ainsi que le lait cru, provenant de la préfecture de Fukushima et de celle voisine d’Ibaraki (nord-est de Tokyo) ont été interdits pour les mêmes raisons.

Le Premier ministre, Naoto Kan, a également ordonné l’interdiction du lait cru et de légumes provenant de trois autres préfectures tandis que les tests vont être étendus à dix autres préfectures, dont certaines proches de la mégapole de Tokyo et de ses 35 millions d’habitants.

« Même si ces aliments sont consommés de façon ponctuelle, il n’y a pas de risque pour la santé », a toutefois affirmé le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. « Malheureusement, cette situation risque de durer longtemps, c’est pourquoi nous demandons leur interdiction dès maintenant ».

Le vif.be, avec L’Express.fr

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