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90% des migrants voyagent vers l’Europe via des réseaux criminels

Environ 90% des migrants qui voyagent vers l’Union européenne sont soutenus dans leur périple par des réseaux criminels, mettent mardi en lumière Europol et Interpol dans un rapport commun sur les réseaux de trafic d’êtres humains à destination de l’Europe. Les services de police confirment en outre que ce phénomène représente un chiffre d’affaires entre 5 et 6 milliards de dollars.

« Depuis 2014, l’Union européenne a constaté une augmentation sans précédent du nombre de migrants illégaux. L’ampleur des flux migratoires a atteint un niveau record en 2015 et cette tendance devrait se poursuivre en 2016 », lit-on dans le rapport. « Rien qu’en Libye, environ 800.000 migrants attendent de faire la traversée vers l’UE. » D’après Europol et Interpol, un « business multinational » avec des médiateurs criminels de plus de 100 pays se trouve derrière ce flux de réfugiés. Etant donné qu’en 2015, on estime qu’un million de personnes sont entrées dans l’UE et que la plupart d’entre elles ont payé en moyenne de 3.200 à 6.500 dollars à des trafiquants, Europol estime que ce « business » a représenté de 5 à 6 milliards de dollars. « Avec ce rapport commun, nous souhaitons envoyer un message clair à l’UE et à ses Etats membres que nous devons lutter le plus durement possible contre ces réseaux », explique le directeur d’Europol Rob Wrainwright. « Grâce au nouveau centre contre le trafic d’être humains au sein d’Europol et de la collaboration accrue avec Interpol et d’autres partenaires, nous avons à présent les moyens opérationnels de le faire. »

18 ans de prison requis contre le capitaine du navire naufragé transportant 800 réfugiés

Par ailleurs, on apprend qu’un an après ce qui a sans doute constitué la pire catastrophe maritime en Méditerranée (800 morts), le ministère public a requis devant un tribunal sicilien une peine de 18 ans de prison à l’encontre du capitaine présumé du navire naufragé. Le suspect serait un Tunisien de 27 ans, selon l’agence de presse italienne Ansa. Les autorités de Catane l’accusent d’homicides multiples, d’avoir provoqué le naufrage et de participation à l’immigration illégale. Une peine de 6 ans a également été requise à l’encontre d’un Syrien de 25 ans, passeur présumé lui aussi.

Les deux hommes ont jusqu’ici toujours clamé leur innocence et affirmé avoir été de simples passagers du navire. Ils avaient été appréhendés peu après le naufrage, survenu le 18 avril 2015 au large des côtes libyennes. Vingt-huit personnes seulement ont survécu à cette catastrophe. La marine italienne tente en ce moment de récupérer l’embarcation qui gît par 360 mètres de fond.

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