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9/11 : dix ans après, quelles conséquences ?

Tout le monde se souvient des événements qui ont eu lieu le 11 septembre 2001. Dix ans plus tard, la scène internationale a bien changé. Un nouvel ordre mondial s’est installé, avec en toile de fond la guerre contre le terrorisme.

Les attaques du 11 septembre 2001 ont redessiné la carte géopolitique du monde. Dans les pays occidentaux, les attentats de New York ont été considérés comme abominables et provoqué un changement radical des mentalités. Une politique de guerre contre le terrorisme, Al-Qaïda et l' »Axe du mal » – appellation employée par Georges Bush concernant l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord – a été déclenchée. On est entrés dans une ère « hyper-terroriste ». De nombreux pays européens étaient prêts à coopérer avec les Américains, leurs principaux alliés, pour tenter de traquer les terroristes. Les événements du WTC ont manifestement renforcé l’hégémonie américaine et exacerbé le sentiment d’appartenance à l’Occident. Se sentant plus Occidentaux que jamais, les Européens ont voulu jouer un rôle dans cette lutte commune contre le terrorisme, surtout menée par les Etats-Unis.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis et l’Union européenne ont par conséquent multiplié les initiatives afin de répondre aux menaces du « terrorisme islamiste ». De cette manière, la lutte antiterroriste est devenue centrale dans la nouvelle géopolitique mondiale et la vie politique des États démocratiques. Le but étant de brider ce monde hostile, voire le détruire. L’ère « post-11 septembre » est ainsi devenue une époque où il ne fait pas bon vivre d’être arabe ou musulman, à cause de l’amalgame entre ces deux identités d’une part, et avec le terrorisme d’autre part. Bien que déjà présentes avant les attaques, les incompréhensions entre les pays occidentaux, riches et blancs, le monde dit « libre », et le monde musulman, pauvre et non-blanc, ont été largement aggravées. L’impact de ces attentats sur la perception de l’Islam et des musulmans fut donc important.

La « lutte contre le terrorisme » érigée en doctrine officielle
Nine Eleven constitue un véritable tournant dans la politique étrangère de Washington : son action contre les « Etats voyous » et les groupes terroristes a été élevée au rang de doctrine officielle. Cette nouvelle croisade, sous le slogan générique de la « lutte contre le terrorisme », a rendu légitime les ingérences dans des pays considérés comme des complices potentiels du terrorisme international. C’est ainsi que l’Afghanistan a été attaqué par les Etats-Unis un mois après l’effondrement des tours jumelles. Selon Bush, un acte de terrorisme nécessite une réponse militaire. Cependant, de nombreux Américains ont critiqué les excès de cette administration catastrophique. La guerre d’Afghanistan a été menée avec l’approbation explicite ou passive de la communauté internationale. Grâce à sa nouvelle politique de sécurité du territoire national, Bush a bénéficié de largesses dans la définition du principe de droit international relatif à la légitime défense. Pour la plupart des Américains, l’attaque était effectivement considérée comme une action d’autodéfense. Telle fut la justification apportée par les Etats-Unis pour avoir envahi l’Afghanistan.

Pourtant, une interview de l’historien et journaliste Andy Worthington révèle qu’il n’y aurait pas eu de lien intégral entre les talibans et le groupe de Ben Laden. En réalité, les talibans auraient été impliqués dans une guerre civile inter-musulmane et non pas une guerre anti-américaine et antioccidentale. Ils n’auraient eu en outre que peu ou pas de rôle au sein d’Al-Qaïda.

Des attaques perpétrées au nom de la sécurité
L’intervention contre des Etats suspectés d’être des soutiens de réseaux terroristes ou des fabricants d’armes de destruction massive fait aussi partie de la guerre contre le terrorisme. Les événements du 11 septembre ont donc également incité l’Amérique à attaquer l’Irak. Comme en Afghanistan, l’invasion menée par les Etats-Unis et leurs alliés en Irak, en 2003, l’a été au nom de la sécurité de l’Oncle Sam qui déclarait alors sa première guerre contre l' »Axe du Mal ». Les raisons qui ont motivé cette guerre reposaient sur les soupçons de Bush selon lesquels l’Irak était un Etat soutenant Al-Qaïda et donc responsable de multiples attentats terroristes dont le Nine Eleven.

Officiellement, l’enjeu était d’établir un gouvernement de transition irakien et renverser le régime dictatorial de Saddam Hussein au plus vite. Ceci dans le but de faire de l’Irak un pays libre pour qu’il cesse d’être une menace. Il s’agissait en outre de protéger les richesses pétrolières du pays. Dans les faits, la guerre en Irak devait surtout servir à instaurer un régime démocratique favorable aux
Etats-Unis.

En imposant de nouvelles dynamiques, les attentats du 11 septembre 2001 ont donc profondément et durablement modifié la situation politique dans le monde. Bien plus qu’une simple riposte militaire, c’est une véritable stratégie globale d' »après-guerre » qui a été développée en guise de réponse.

Sang-Sang Wu (St.)

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